Est-ce faire mal à la vérité et à l’Histoire que de dire cela, de reconnaître qu’une génération, la mienne, celle qui a été nourrie à la révolution des moudjahidine et aux idées de progrès de notre monde, a cru le rêve possible ici ? Non seulement cru, mais agi, écrit, lutté, pour que, plus jamais, l’Algérie des colons et de l’injustice ne revienne : plus jamais, l’inégalité, l’exploitation, les khammès, l’esclavage ne se reproduisent sous le règne des Algériens indépendants. En mettant entre parenthèses les inestimables réalisations de ma génération, en les mélangeant aux déchets douteux qui dorment au fond du sac d’embrouille réservé par les élégantes plumes d’aujourd’hui à la « dictature », n’essaye-t-on pas de nous reprogrammer, après un formatage en bonne et due forme qui nous fera oublier ce qui a livré un sens à notre vie, cette part de rêve et d’espoir qui nous a donné envie de rester ici, de bâtir l’avenir de nos enfants et de croire que le paradis terrestre allait avoir pour nom Algérie ?
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Par Par Maâmar Farah
in Le Soir d’Algérie du 24 avril 2014
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Maamar Farah a raison de raconter à la nouvelle génération en mots si bien ramassés ce que fut vraiment la période des années 1970. Tous ceux qui partagent l’essentiel de cette opinion ont le devoir de se dresser avec lui contre les falsificateurs de l’histoire.
Son article ci dessous, est suivi d’un avis d’Alger républicain sur les points fondamentaux qu’il soulève.
Zoheir Bessa
Alger républicain
29.04.2014