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Soulèvement populaire contre le régime -
mercredi 3 avril 2019, par
[* Ouvriers, petits paysans, jeunesse populaire, intellectuels de progrès faites entendre vos aspirations politiques et sociales ! *]
Une « étincelle a mis le feu à toute la plaine » parce que l’atmosphère était chargée d’une brûlante colère alimentée par la mainmise des oligarques sur l’Etat et les richesses du pays, par un immense mécontentement qui grondait depuis des mois. Sans remonter aux innombrables manifestations locales depuis 2001, Il y a eu d’abord la manifestation de Kherrata qui a été le détonateur du mouvement contre le 5ème mandat de Bouteflika, le mandat de trop pour un homme qu’on n’a plus entendu depuis plus de 5 ans et rarement entrevu à la télé. L’appel aux marches du 22 février, sur l’origine duquel on peut se poser des questions, a pris sur un terrain fertile.
La guéguerre qui opposait depuis au moins 2003 deux fractions du pouvoir s’est envenimée au fil des ans au point d’affaiblir gravement la cohésion interne du régime lorsqu’elle a été conclue en septembre 2015 par le limogeage du général Médiène, le « Rab Dzaïr » (Dieu de l’Algérie), chef du DRS, la police politique qui a droit de regard sur tout. Les libéralisations entreprises de façon déclarée depuis 1990, le bradage des richesses de la nation, l’accaparement des recettes pétrolières par une minorité d’individus qui a fait main basse sur le commerce extérieur, ont enfanté une classe d’oligarques, de bourgeois mafieux.
Ces rapines ont attisé la haine du peuple pour les nouveaux riches, corrompus, corrupteurs, prévaricateurs, prédateurs, antinationaux surfactureurs de produits importés, destructeurs de la production nationale. Evidemment, cette classe n’avait pas attendu le retour de Bouteflika pour prospérer. Bouteflika n’a fait que rajouter des dizaines d’oligarques aux dizaines qu’il avait trouvés en 1999 et multiplier leurs fortunes grâce à un baril de pétrole de plus de 100 dollars.
Les travailleurs, les jeunes enfants du peuple que cette minorité a méprisés du haut de ses châteaux, de ses demeures luxueuses de Neuilly-sur-Seine, ou d’ailleurs, du haut de sa fortune insultante, se sont révoltés. Ils sont décidés à donner un coup de balai à toute cette faune puante. L’indignation a atteint son comble face au fossé qui sépare la majorité écrasante de la population à cette bourgeoise oligarchique. L’esprit de résignation, le sentiment d’être seul à couver sa colère ont d’un seul coup cédé devant la découverte que les masses populaires unies et décidées à prendre en main leur avenir recelaient une force formidable.