Dans sa récente déclaration d’El Oued, le premier secrétaire du FFS, Mohamed Nebbou, a réaffirmé les positions de son parti pour faire face à certains des problèmes que rencontre le pays. Les plus importants à ses yeux ? Peut-être, mais pas pour les travailleurs qu’il ignore !
Quant au mot d’ordre de solidarité qu’il préconise, il est aussi vague que les précédents, être solidaire de qui ? De ceux qui se battent pour l’amélioration de leur situation ou vaguement dit, de tous y compris de ceux qui sont déjà bien lotis et ne cessent de s’enrichir ?
Mais reprenons leurs discours. Selon les orateurs de ce meeting, il est indispensable d’aller de l’avant « pour favoriser le dialogue et la concertation, pour niveler les divergences, concilier les intérêts, briser les clivages et faire converger les opinions ». Concilier les intérêts, disent-ils. De quels intérêts contradictoires s’agit-il, des fortunes qu’amassent les bourgeois et de la dégradation des conditions de vie des exploités et des chômeurs ?
Louiza Hanoune, Secrétaire générale du PT, ignore ou plus précisément elle a feint d’ignorer, encore récemment, ce qu’est le capitalisme, les classes sociales qu’il engendre et leurs contradictions.
Sans rire, elle a ajouté : " Nous ne permettrons pas le retour des bachaghas", comme s’ils n’étaient pas, eux ou leurs semblables, déjà installés dans tous les rouages de l’Etat et qu’ils n’ont pas pignon sur rue, à savoir tous les pouvoirs avec la complicité de cet Etat bourgeois pour spéculer d’une manière ou d’une autre et exploiter les masses laborieuses. Ce dont ils ne se privent pas d’ailleurs.
... Selon l’ambition de Sofiane Djilali, Jil Jadid serait destiné à devenir « un vrai parti populaire ». [...]
Mais que veut dire cette expression ? Instaurer des relations fraternelles entre le chômeur ou le travailleur et les patrons, sans confrontations ? Que ces braves messieurs n’y comptent pas trop et cessent d’en rêver, parce que c’est oublier les contradictions de classes et les luttes normales qui en découlent.
A l’instar des appels lancés par les pouvoirs des autres Etats capitalistes, il demande des efforts de solidarité à tout le monde. Sans distinction ! Si ce n’est pas se moquer des masses laborieuses qui suent déjà le burnous, qu’est-ce donc ?
... après son séjour dans notre capitale où tant de louanges, disons même à profusion, lui ont été décernées, à peine de retour à Paris, répondant aux vœux du CRIF [1] le tristement et inconditionnel supporter de l’Etat sioniste, en bonne social-démocrate, la maire de la capitale française pris une décision (stupéfiante pour ceux qui se bercent encore d’illusions) de faire voter une motion pour le moins discutable sinon indigne et condamnable. Avec la majorité de son conseil municipal -seuls les conseillers municipaux communistes s’y sont opposés- elle a condamné dans une résolution le mouvement BDS [2] pour incitation à la haine raciale et que sais-je encore, volant ainsi au secours de l’Etat sioniste.
Inébranlable dans sa ligne politique, le responsable du FLN, Amar Saadani déclare avec cynisme que le FLN doit être la locomotive d’un front de soutien au programme du chef de l’Etat. De quel programme parle-t-il ? Y inclut-il la dérive constante de la politique droitière du pouvoir ? [...]
Eh, ben oui quoi... il n’y a pas d’autres problèmes au pays ! Le pouvoir d’achat des masses laborieuses ? Ça, c’est un point hors sujet !
C’est sans surprise que les amendements portant révision constitutionnelle ont été adoptés dimanche 7 février par le Parlement. Le régime peut se targuer qu’une "majorité écrasante" de parlementaires a adopté son texte tel quel, sans débat aucun. Pas une virgule n’aura été changée.
Sur les 606 parlementaires, 89 ont boudé la réunion - opposants "islamistes", FFS et autres - tandis que 517 membres ont répondu à l’appel, dont 5 par procuration. Deux députés seulement ont voté contre. 16 se sont abstenus...
Les critiques et les commentaires de détails que l’on peut faire sur ces amendements occuperaient plus de place que le texte de la révision lui-même. Continuons à nous limiter à certains aspects importants.
Ces amendements portent le cachet des hommes d’affaires. Leur influence est devenue telle que les amendements constituant la clé de voûte du nouveau texte ont été manifestement écrits sous leur dictée. Avec cette révision l’Algérie sera certainement le seul pays au monde à avoir introduit dans sa Constitution le vocabulaire direct des affairistes.
Le Parlement, Assemblée nationale et Conseil de la Nation réunis, a été convoqué par le président de la République pour se prononcer sur son projet de révision de la Constitution. Il a entamé ses travaux hier. En définitive, le chef de l’Etat a écarté le recours au référendum. Comme ce fut le cas lors des deux dernières révisions, le chef de l’Etat a préféré soumettre son texte au vote, acquis d’avance, de ceux qu’il considère comme les "représentants" élus du peuple. Cette procédure a été (…)