Arcelor Metal Pipes et Tubes ALGERIA : 368 travailleurs montent au créneau

jeudi 22 décembre 2011

La salle de réunion de la filiale ArcelorMittal Pipes et Tubes Algeria, anciennement Tubes Sans Soudures (TSS El Hadjar) était archicomble, hier mardi, à l’appel du syndicat de l’entreprise ArcelorMittal Annaba (AMA). Ils étaient là pour exprimer leur colère et décider des suites à donner à leur mouvement de revendications. Après la présentation de la situation dans laquelle se trouve cette filiale depuis 18 mois, il a été décidé à l’unanimité des 368 travailleurs de cette filiale d’entreprendre, dès la fin décembre, courant, plusieurs actions pour amener les pouvoirs publics à trouver une solution à leur calvaire.

Celui-ci est consécutif à l’arrêt de la production (des tubes) depuis le début du deuxième semestre 2010, faute de commandes de la part d’entreprises algériennes, grandes utilisatrices de ce produit telles Sonatrach ou Sonelgaz. Selon un responsable d’ArcelorMittal, celles-ci recourent à des fournisseurs de tubes étrangers au détriment de la production nationale, estime le secrétaire général du syndicat d’ArcelorMittal Annaba, Smaïl Kouadria, qui présidait cette rencontre de protestation.

Cela s’est répercuté négativement sur leurs salaires qui ont été réduits de près de moitié, a-t-on appris. Devant cet état de fait, ils craignent la disparition pure et simple de leur outil de travail. Afin de ne pas arriver à cet ultime recours, ils ont décidé d’une première mesure. Ils projettent une marche sur Chaïba, siège du groupe Sider partenaire étatique à hauteur de 30%, d’ArcelorMittal Annaba afin de faire bouger les choses. Au cas où ils n’auraient pas satisfaction avant le 1er janvier 2012, ils procéderont à la fermeture du siège de ce groupe et menacent de sortir ensuite dans la rue pour faire entendre leurs voix. Ils demandent, en dernier ressort, leur intégration à ArcelorMittal Annaba ou carrément la nationalisation de leur filiale.

Dans un communiqué remis à la presse, et signé par le SG d’ArcelorMittal, on s’interroge sur la protection du produit national, de la préférence nationale pour les entreprises algériennes et sur la présence de l’Etat, régulateur économique, avant d’affirmer que les entreprises nationales « sont sacrifiées au profit des traders/besnassa (affairistes) ». Le même document présente un tableau de commandes en tubes durant les années 2009/2010. Celui-ci relève que Sonatrach a retenu trois fournisseurs étrangers pour un montant de 731 millions de dollars US « alors qu’ArcelorMittal Pipes et Tubes Algeria, seul fabricant de tubes au Maghreb a été disqualifié ».

Le secrétaire général du groupe Anabib, Mabrouk Moussaoui, dont les quatre tuberies font face à des problèmes identiques (manque de commandes) à ceux de la TSS, a fait le déplacement d’Alger pour manifester sa solidarité avec les travailleurs de la TSS d’El Hadjar. Il profitera de cette occasion pour exposer devant la presse le recours d’entreprises étatiques à des fournisseurs étrangers dont les sociétés font du dumping. « Ces sociétés soutenues par leurs gouvernements sont exclues de la zone euro ». Il présentera, à ce sujet, un document de la Communauté européenne portant le n°542/2002 du 26 mars 2002, instituant « un droit anti dumping provisoire sur les importations de certains tubes et tuyaux soudés en fer ou en acier non alliés originaires ».

A. Bouacha