Les graves incohérences du ministre du Commerce et des importations

vendredi 26 février 2016
par  Alger républicain

Pour le plus grand bonheur des importateurs et autres trafiquants et alors que le pays traverse une grave crise qui serait la conséquence de la baisse des revenus que rapportent les hydrocarbures, crise cependant provoquée par la politique du pouvoir, celui-ci reste aveugle ou sourd aux réels besoins du pays des travailleurs.
S’entêtant dans sa politique de destruction économique et sociale, les licences d’importation viennent d’être signées par Mr Bakhti Belaïb, le ministre du Commerce. Ainsi, ne tenant aucun compte de l’expérience vécue jusqu’à présent, les vannes sont largement ouvertes pour l’importation de véhicules, de ciment gris portland et de ronds à béton, trois secteurs bien juteux !

Y-a-t-il urgence dans l’importation de véhicules ? Nous le comprendrions plus facilement s’il s’agissait de véhicules de transport, de camions, encore que ! Car la question reste posée, par exemple pour ce qui est des activités de la SNVI dont le développement est sciemment freiné, sinon saboté. Mais cela dépasse l’entendement quand il s’agit de voitures destinées au confort personnel, surtout si sont importés des véhicules de luxe et pas de voitures populaires.

Quant au ciment, il est permis de se demander pourquoi la production nationale, si longtemps après l’indépendance, n’est toujours pas en mesure de satisfaire les besoins du pays. Il est vrai que les portes ont été largement ouvertes, non pas au secteur public, mais aux multinationales étrangères qui se moquent de « réguler le marché » et de satisfaire nos besoins. Seules comptent pour elles les rentrées d’argent.

Se pose aussi la question du rond à béton. Le complexe d’El Hadjar avec sa privatisation devait régler le problème de l’insuffisance de sa production, ce complexe du reste quasiment abandonné, est également un point de questionnement d’une exceptionnelle gravité. Arcelor Mittal ne devait-il pas solutionner les insuffisances en la matière ? Rien n’ayant été solutionné avec sa privatisation. Le fiasco annoncé est confirmé. L’Etat a racheté ce fleuron de notre sidérurgie. Mais pour en faire quoi ?

Plus problématique est un autre secteur de l’importation, celui des produits agricoles et agroalimentaires. Mais là, selon le ministère du Commerce, il n’y aurait pas le feu. Comme on ne peut anticiper, puisque l’on prend le temps « d’examiner » sérieusement tous les dossiers… La priorité serait-elle donnée aux importations de véhicules et autres produits de luxe ? Les importateurs ont des privilèges qu’il faut, à tout prix, respecter, n’est-ce pas ! Comment se développerait-elle, notre bourgeoisie « nationale » spéculative ? Quel que soit le régime et ses serviteurs s’il est régi par hommes prêts à sacrifier l’intérêt national bénéfice de la bourgeoisie, il n’y aura aucune avancée

On en a vu de toutes les couleurs dans notre pays, aucune aberration ne nous surprendrait !
Les gens avertis et conscients connaissent très bien la solution conforme aux intérêts du peuple laborieux pour régler nos problèmes : instaurer un pouvoir démocratique et populaire.

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Abdelkader Hamidou

25.02.16