Les rapaces exploitent le climat du coronavirus pour mettre des travailleurs à la porte et pressurer ceux qu’ils gardent

mardi 5 mai 2020
par  Alger republicain

Le cas des travailleurs de la maïserie de la Tafna illustre les souffrances endurées par les travailleurs sous la pression des complices des accapareurs dans le régime. Rappelons que cette usine créée dans le cadre des plans de développement des années 1970 faisait partie du secteur public. Au début des années 2000 elle fut en butte à des opérations de torpillage organisées par des responsable sous couvert de défense de l’environnement. Les manœuvres orchestrées en haut lieu avaient pour but de justifier sa cession à un trafiquant de Tiaret après qu’au préalable l’Etat eut réalisé de gros investissements pour réduire les effets de la pollution. Les dommages causés à la nature ont été mensongèrement imputés à cette seule unité industrielle.

L’usine a été bradée au profit d’un oligarque surgi comme tous les autres oligarques de la spéculation organisée par les gros commerçants avec la complicité du pouvoir dès les années 1980. Comme le démontre la lettre des travailleurs de la maïserie, les hommes d’affaires turcs qui ont fait leur entrée dans le capital de l’usine manœuvrent pour conduire les entreprises nationales à une situation de faillite. Ils font mainmise sur leur patrimoine après avoir fait flamber les prix des produits importés, aux dépens du produit local. En fait ils se constituent à peu de frais un gros pactole qui leur permettra d’étendre leur domination sur d’autres secteurs économiques du pays.

Tout cela avec la complicité d’hommes-liges qui ont accumulé de grosses fortunes tel que l’oligarque Metidji auquel le pouvoir avait offert les meuneries et les docks silos de Tiaret. En prime, le propriétaire de la marque de couscous Safina mis sur le marché grâce à de grosses importations surfacturées, put mettre la main sur une grande partie des quais du port de Mostaganem. Des faveurs accordés bien sûr sous le paravent de l’application des mesures favorables au « climat des affaires ». Aujourd’hui Metidji est sous les verrous pour ses liens avec Ouyahia et Saïd Bouteflika. Mais d’autres oligarques continuent de faire des affaires juteuses. Ils évitent prudemment de se mettre sous le feu des projecteurs.
Nul doute que l’appel des travailleurs de Tafna poussera d’autres à ne pas se laisser piétinés dans le silence du confinement.

RE