Les travailleurs du Complexe de machinisme agricole de Sidi Bel Abbès dénoncent le sabordage de ce fleuron de l’industrie mécanique

mardi 3 septembre 2019

Repris du Quotidien d’Oran du 3 septembre 2019
M. Delli

« En l’absence d’une « gestion transparente » de l’ancien fleuron de la mécanique agricole que maîtrisaient parfaitement les travailleurs et cadres du Complexe de machinisme agricole de Sidi Bel Abbès, le partenaire social incarné par le comité de participation ne sait plus à quel saint se vouer surtout lorsqu’il se trouve confronté à un bureau du directeur général scellé. C’est une situation des plus compromettantes que vivent les travailleurs avec leurs représentants du comité de participation qui n’ont aucune direction en face pour entreprendre un dialogue responsable à propos de l’avenir de l’entreprise, sachant que le directeur général avait été limogé par le conseil d’administration à partir du 30 juin dernier, selon une note de service dont nous détenons une copie.

De constructeur de l’une des plus prestigieuses marques des moissonneuses-batteuses, on en a voulu faire du Complexe de machinisme agricole de Sidi Bel Abbès un simple sous-traitant à la merci de firmes étrangères qui étaient « à la limite de la faillite », ont clamé les membres du conseil d’administration.

Afin de parer à ce blocage, le comité de participation a tiré la sonnette d’alarme à travers une correspondance adressée le 25 août dernier à la ministre de l’Industrie et des Mines. Dans la correspondance en question, on n’est pas allé par plusieurs chemins pour crier haut et fort « la mort programmée » de l’EPE CMA Spa en remettant en cause les partenariats avec les Finlandais dans le montage des moissonneuses-batteuses et les Portugais pour le matériel aratoire. Pour le premier partenariat avec la société SAMPO Finlande, les signataires de la correspondance se sont interrogés sur le choix de cette société alors que les Allemands de CLASS, affirme-t-on, étaient les mieux classés dans l’avis d’appel d’offres. « Une telle décision mal calculée a induit à une mévente du produit quasiment boudé par les agriculteurs », indique la même correspondance adressée à la ministre. Et d’ajouter que « par conséquent, les aires de stockage se retrouvent saturées ». En effet et pour libérer les aires de stockage, les responsables de SAMPO Algérie ont loué une infrastructure, en l’occurrence EDIMA, pour transférer les machines invendues afin de les éloigner des regards, a-t-on signalé. Pour le second partenariat avec la société portugaise « Galucho » pour le matériel aratoire et le transport agricole, le comité de participation assure que CMA disposait d’un matériel plus performant et à moindre coût sous licence de l’Allemand CLASS.

Pour ces deux partenariats, à priori, selon le comité de participation, ils n’ont apporté aucune plus-value pour l’entreprise mère du fait que ces « deux partenaires sont en déficit depuis l’exercice 2017 et n’arrivent même pas à honorer les loyers des locaux qu’ils occupent », a-t-on déploré.

La ministre de l’Industrie et des Mines, qui serait annoncée pour une visite de travail dans les prochains jours, est directement interpellée pour l’ouverture d’une enquête sur la gestion de ces deux partenariats qui sont, aux yeux du partenaire social, « sans utilité dans l’apport technologique et la création de richesse et d’emplois permanents ». On relève, par ailleurs, l’imbroglio qui s’installe faute de passation de consignes après le départ du directeur général.

Des membres du conseil d’administration jouissent aussi de la qualité de clients de l’EPE CMA. Pour tous ces motifs, les travailleurs, par la voie du comité de participation qui reste en dépit de toutes considérations un organe de gestion légal, sollicitent la ministre pour se pencher sur ce dossier « important » vu son impact direct sur l’avenir de centaines de familles.

A noter que d’autres correspondances, restées sans suite, ont été adressées auparavant au wali de Sidi Bel Abbès et au président du groupe mécanique. Toutes nos tentatives pour entrer en contact avec un dirigeant de l’EPE CMA ont été vaines. Nous n’avons pu que constater, au siège de la DG, un bureau fermé sous scellés. »