Quand les finances font le bonheur des 1% de la planète dans une économie capitaliste La richesse des uns fait l’enchantement… des uns !

mercredi 20 janvier 2016
par  Alger républicain

Toutes les ONG ne communiquent pas leurs informations. Il y a celles qui collaborent avec ou sous la houlette des pouvoirs qui sont discrètes et d’autres, peut-être, moins cachotières qui communiquent des informations qu’il est instructif d’apprendre. C’est le cas d’Oxfam qui souligne dans un communiqué les données pour l’année écoulée. Elle révèle dans son dernier rapport :

« En 2015, 62 milliardaires possédaient autant que la moitié la plus pauvre de la population… L’accaparement des richesses se double d’un accaparement du politique… La concentration du pouvoir économique ne fait que servir davantage les intérêts d’une élite au détriment d’autrui. »

Et alors, où est le problème ? Est-ce que cela ne nous regarde pas ? Pense un quidam. Ces riches n’ont-ils aussi leurs soucis, que diable ? Vraiment ils sont à plaindre, gérer de si grosses fortunes ne doit pas être chose facile tous les jours. Tandis que nous, les pauvres, nous n’avons rien à gérer sauf les petits problèmes quotidiens d’alimentation, de logement, de scolarisation, de transport, de santé … et d’autres petites questions.

Oxfam nomme pudiquement ces milliardaires des « élites ». Nous n’avons pas tout à fait le même vocabulaire, pour être plus près de la réalité nous les appelons gérants de multinationales, bénéficiaires de devises, capitalistes, bourgeois de grosses taille, etc. etc.

Bien que nous ne soyons pas informés de tout car nous n’avons pas de chiffres exacts sur leur nombre et les richesses de nos hommes d’affaires, affaires de toutes sortes, qui restent discrets sur leurs « biens » et sur les combines qui leur permettent d’accroître sans peine leurs fortunes, tirons pourtant quelques conclusions, conclusions qui ne sont pas hâtives ! Ces richesses se sont amassées dans la spéculation, le plus souvent avec la complicité du pouvoir de la RADP (République algérienne démocratique et populaire) vous avez bien lu « populaire ». RADP qui, en vérité, n’a pas grand-chose avec de commun avec le peuple laborieux.

Nous ignorons certes la hauteur de leurs fortunes. Certains d’entre eux font-ils partie de ce 1% ? On ne le sait pas avec précision. Mais au vu de ce que l’on apprend chaque jour, à petites doses bien sûr, et malgré le silence de certains de ces affairistes pas toujours démonstratifs - il faut dire que certains restent dans l’ombre - on peut déduire sans craindre de faire erreur ou d’exagérer que leurs fortunes sont immenses. En effet, répétons-le, si quelques-uns sont connus tels les Rebrab et autres Haddad, sans doute par égotisme, beaucoup se gardent, avec mille précautions, de se faire connaître du grand public. Mais ils n’en continuent pas moins d’accroitre leur magots souvent mis en sécurité dans les banques étrangères ou placées dans les paradis off shore ou encore une partie d’entre eux, dans l’immobilier des capitales européennes, parfois aussi dans notre pays.

C’est que, voyez-vous, il ne faut prendre aucun risque par exemple en investissant dans l’industrie. Cela rapporte beaucoup plus d’importer, surtout des produits de luxe comme les 4x4, BMW, Mercedes et autres, divers autres bien à la mode, ce genre véhicules qui, en plus de leurs qualités mécaniques et de leur confort, en mettent plein la vue. Quant aux multinationales, pas bêtes, elles préfèrent placer leurs capitaux dans les usines de montage et non dans la construction de véhicules, le cout de la main-d’œuvre étant chez nous inférieur à celui pratiqué dans leur pays où les travailleurs se sont battus des décennies durant pour arracher quelques acquis sociaux qui tendent aujourd’hui à se perdre lorsque leurs syndicats s’affaiblissent.

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Malik Antar

18.01.16