Sonatrach est-elle dirigée par des Algériens ?

dimanche 8 janvier 2012

Lundi 19 décembre 2011

Le gouvernement met l’intérêt national de côté, lorsqu’il laisse Sonatrach, au nom de la « vérité des prix » de l’ultralibéralisme, importer les tubes et les pipes d’acier Turcs ou Chinois par l’intermédiaire de traders étrangers qui commandent en gros des produits moins bons que les nôtres. Et probablement sous-facturés pour remporter l’appel d’offres. Pendant ce temps, la sidérurgie d’Annaba ferme son entreprise de fabrication de tubes et pipes, faute de commande et des ouvriers et ingénieurs algérien seront bientôt au chômage.

Sonatrach est-elle dirigée par des Algériens ? Qui touche la grosse commission pour cette infamie ? On le saura peut-être dans quelques années, lorsque les actuels dirigeants seront mis hors de course et qu’on voudra essuyer le couteau sur leur dos pour continuer le pillage, dans un éternel recommencement.

On tremble de rage lorsqu’on lit, que le ministère des Finances du Brésil va adopter une série de mesures de défense du marché brésilien contre les produits importés par le biais de la « concurrence déloyale » (sous-facturation) ou de « change manipulé », comme vient de le déclarer le ministre brésilien des Finances Guido Mantega au quotidien Folha de S.Paulo de ce dimanche (AFP, 18/12) : "Notre tendance sera d’augmenter la défense commerciale (...) Il y a eu une hausse de l’impôt sur les voitures importées (IPI), il va y avoir une taxe d’importation ’ad rem’ sur les textiles.

Nous considérons que le secteur est sous attaque. Nous allons chercher un régime de défense comme cela a eu lieu pour le secteur des jouets", a précisé M. Mantega pour qui la nouvelle taxe sur les textiles pourrait être effective dans trois mois.

Synthèse blog, 18 décembre 2011

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L’unité pipes et tubes d’ArcelorMittal coule, Sonatrach mise en cause

La société ArcelorMittal pipes et tubes Algérie risque de disparaitre si son carnet de commandes ne se remplit pas d’ici le mois de février. Le Syndicat de l’entreprise a sollicité les pouvoirs publics, l’UGTA et la SGP Translob pour relancer cette entreprise, la seule au Maghreb qui produit le tube sans soudure pour l’industrie pétrolière. Entre temps, les 320 travailleurs préparent leur mobilisation pour le mardi prochain. Les entreprises Sonatrach, Sonelgaz et Naftal sont mises à l’index.

La société ArcelorMittal pipes et tubes Algérie (AMPTA) est au bord de la faillite. « A l’arrêt depuis 16 mois pour manque de commandes, l’entreprise va procéder au dépôt de bilan d’ici le mois de février si rien n’est fait pour amener Sonatrach, Sonelgaz et Naftal, nos principaux clients, à choisir notre produit qui est algérien du minerai jusqu’au tube », prévient Smain Kouadria, secrétaire général du syndicat de l’entreprise ArcelorMittal Annaba.

Dans une déclaration à Maghreb Emergent, Smain Kouadria a indiqué qu’un « dossier » sur la situation de l’entreprise est entre les mains des pouvoirs publics, de la centrale syndicale et de la direction générale de la Société de gestion de participations de l’Etat (SGP/ Transolb).

Les déboires de l’AMPTA ont commencé, selon notre interlocuteur, « lorsque nos principaux clients nationaux (Sonelgaz, Sonatrach et Naftal) ont préféré le produit importé au notre sans aucun prétexte commercial ou technique ». Le tube sans soudure de l’AMPTA est « très compétitif  » et fabriqué selon les dernières normes en la matière (ISO 9001, API, PED). L’Algérie importe annuellement 400.000 tonnes de tubes, alors que l’AMPTA n’arrive pas à placer une commande auprès de Sonatrach. Le carnet de commandes de cette entreprise, selon les documents en notre possession, est de 400 tonnes soit 4 jours de production.

Durant la période 2008/2009 l’entreprise n’a eu que 1.42 % de parts de marché, alors que l’importation du tube sans soudure a carrément explosé, selon les mêmes documents, « ce qui a gonflé les stocks de tubes  ». L’AMPTA, la seule en Algérie et au Maghreb, spécialisée dans la fabrication des tubes sans soudure pour les besoins des industries pétrolières (exploration, extraction et transport du pétrole et du gaz) « est exclue des appels d’offres lancés par Sonatrach notamment », affirme le syndicaliste, qui dénonce des appels d’offres élaboré sans aucune considération pour la préférence nationale exigée par la nouvelle réglementation des marchés publics.

Sonatrach préfère les achats groupés d’un trader libanais

La législation qui impose de ficeler les appels d’offres de manière à ce qu’ils correspondent aux capacités de production des entreprises nationales n’est pas respectée par Sonatrach. « Sonatrach élabore souvent des appels d’offres pour des gammes de produits mixtes sans aucune possibilité de les fractionner en lots. Or, notre entreprise ne peut pas soumissionner pour tout le lot. Ce qui nous exclut de fait de la soumission. En plus, il nous est interdit d’associer dans le même avis d’appel d’offres les autres usines de notre groupe », dénonce encore Smain Kouadria.

« Sonatrach préfère travailler avec un trader libanais qui n’est pas producteur de tubes et qui leur fait des achats groupés de produits turcs et chinois à qualité douteuse », a-t-il ajouté. Les 320 travailleurs de l’unité tuberie ne comptent pas rester les bras croisés. Ils vont tenir une Assemblée générale de mardi prochain pour « se pencher sur la situation de l’usine » et prendre les « décisions qui s’imposent », affirme notre interlocuteur. Par ailleurs, Smain Kouadria estime que la situation de l’entreprise ArcelorMittal Annaba est dans l’ensemble réjouissante « tant que la signature de la convention d’investissement est acquise ». Il a révélé que l’assemblée générale des actionnaires d’ArecelorMittal Annaba qui devait avoir lieu jeudi 15 décembre a été décalée pour la fin du mois de décembre. « Parce que le conseil d’administration de Sider doit se tenir pour mandater le PDG à prendre les décisions au niveau de l’assemblée générale d’ArcelorMittal », a-t-il expliqué.

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Ferhat Yazid,

16 décembre 2011

Maghreb Emergent