Une usine privatisée sert de champ d’exercice de répression des revendications ouvrières

dimanche 26 septembre 2010
par  Alger républicain

La gendarmerie algérienne se livre régulièrement à des exercices d’entrainement dont le sujet est de réprimer les travailleurs en grève. La multinationale General Electric a mis à la disposition de la gendarmerie des espaces à l’intérieur d’une usine de production des câbles électriques qu’elle a achetée pour une bouchée de pain.

Cette usine avait été privatisée par le gouvernement alors qu’elle ne souffrait d’aucun de ces problèmes financiers mis en avant pour justifier le bradage des entreprises publiques. A l’intérieur de ces espaces, les ouvriers ne sont plus étonnés de croiser deux groupes de gendarmes en train de s’affronter. Les uns habillés de tenues d’ouvriers et scandant des slogans tels que « Nous voulons nos salaires ! » sont poursuivis et « bastonnés » par l’autre groupe portant l’uniforme réglementaire de la gendarmerie !

Ce spectacle n’amuse plus les travailleurs quand ils ont compris que l’exercice pourrait bien un jour se réaliser à leurs dépens. En effet, ils sont en conflit avec le directeur de l’usine qui n’a rien trouvé de mieux à faire pour marquer l’entrée dans l’ère de la « mondialisation » que de réduire les salaires et de prendre la décision stupide de fermer la cantine et d’interdire aux travailleurs de manger à l’intérieur de l’usine pendant la pause tout en les empêchant de se restaurer à l’extérieur.

Se croyant malins certains ouvriers ont décidé de ramener leurs casse-croûte dans des cartables. Mais, plus malin qu’eux, notre intelligent directeur a flairé la ruse : les agents de sécurité recrutés pour veiller au respect du nouvel ordre confisquent impitoyablement les sandwich. Et désormais les cartables sont bannis ! Fort heureusement pour les ouvriers, la guerre contre les casse-croûte ne figure pas au programme de formation des gendarmes.

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Khaled Safi

Alger républicain

23.09.10