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Hommage à Mohamed Hassaïne assassiné il y a trente ans par les hordes obscurantistes

jeudi 29 février 2024, par Alger republicain

Ce 28 février 2024, 30 ans se seront écoulés depuis l’enlèvement, l’assassinat et l’enterrement dans un lieu à ce jour inconnu, de notre camarade Mohamed Hassaïne par un groupe de criminels affiliés au parti obscurantiste du « Front islamique du salut ».

Les criminels ont agi sous l’impulsion de la haine viscérale qu’ils portent contre toutes celles et tous ceux qui incarnent le progrès et l’émancipation, de tous les militants qui n’ont pas baissé les bras dans leurs luttes contre l’exploitation et les inégalités de classe. Une haine probablement instrumentalisée aussi pour l’exécution d’une feuille de route écrite par les milieux assoiffés d’enrichissement, à un moment crucial de vaste offensive contre les conquêtes économiques et sociales des travailleurs et du pays.

Ils ont voulu faire taire les forces qui s’étaient dressées contre leurs projets réactionnaires. En s’attaquant lâchement à Mohamed les commanditaires de l’assassinat avaient entrepris de terroriser et d’éradiquer toutes les citoyennes et tous les citoyens déterminés à les mettre en échec.

Mohamed Hassaïne était correspondant d’Alger républicain. Dans ses nombreux écrits il rendait compte des souffrances, des luttes et des espoirs des travailleurs et de la petite paysannerie de la vaste région qui s’étendait de Larbaatache à la zone industrielle de Rouiba. Militant du Parti de l’Avant-Garde Socialiste (PAGS) depuis sa prime jeunesse et syndicaliste, il était resté fidèle à ses idées communistes. Technicien agricole de terrain, il était très lié aux citoyens de condition modeste, aux travailleurs de l’industrie et de l’agriculture, aux paysans pauvres, aux jeunes, aux intellectuels, etc. Il était ferme dans la défense de ses convictions et en même temps ouvert dans les discussions et l’action avec tous ceux qui combattaient les idées rétrogrades et les visions antidémocratiques, unitaire dans les moments où il fallait faire face aux hordes barbares qui déferlaient sur le pays.

Mohamed Hassaïne avait combattu l’entreprise de liquidation idéologique et organique du PAGS menée au nom de sa transformation en un large « front républicain » pluri-classiste considéré comme le seul mot d’ordre valable pour faire face aux obscurantistes. Il était profondément convaincu qu’il fallait préserver et bâtir un parti qui mène la lutte pour infliger une défaite aux organisations obscurantistes terroristes en partant du point du point de vue idéologique de la classe ouvrière, le marxisme-léninisme appliqué de façon créatrice aux réalités concrètes.

Attaché à cette vision de la lutte il a été un membre fondateur actif du Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme. Il avait participé étroitement à l’élaboration de la plate-forme qui lui a donné naissance en mars 1993.

Mohamed a laissé 4 enfants dont un d’un premier lit. Imad, le plus jeune, a 30 ans aujourd’hui. Il est venu au monde quelques jours avant l’assassinat de son père. Nacéra, l’épouse de Mohamed a affronté le drame avec un courage extraordinaire. Elle a dû quitter la région pour protéger ses enfants de la cruauté des obscurantistes. Ils se seraient attaqués à toute la famille comme ils l’ont fait partout pour terroriser la population réfractaire à leur idéologie. Ses proches l’ont accueillie avec ses enfants qui ont grandi sans leur père ravi à leur affection. Nacéra a mené un combat inlassable, aux côtés de nombreuses autres mères et épouses éplorées pour que nul n’oublie les crimes des obscurantistes ou ne pardonne aux meurtriers leurs forfaits.

Alger Républicain présente ci-dessous à ses lecteurs quelques uns des articles dans lesquels il a rendu hommage au martyr.

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Il y a 20 ans, Mohamed Hassaïne était enlevé puis assassiné : perpétuer sa mémoire et celle de tous les martyrs du socialisme et du progrès social en poursuivant leur combat

mercredi 26 février 2014

par Alger republicain

C’était le 28 février 1994, au matin, un jour de ramadan. Notre camarade Mohamed Hassaïne venait de quitter son domicile à Larbaatache, dans les faubourgs d’Alger, pour rejoindre son lieu de travail à Rouiba. Un groupe fasciste appartenant à la horde du « Front islamique du Salut » était en embuscade. Ils l’ont embarqué dans une voiture. Des gens avaient assisté à la scène. Par peur ou complicité, ils gardèrent le silence. Ce n’est que vers le « ftour » que sa femme, inquiète de ne pas le voir rentrer à la maison, comprit d’instinct que le malheur venait de s’abattre sur sa famille. Elle pressentait qu’un jour ou l’autre, son mari finirait par subir le sort tragique de ceux qui affrontaient ces hordes fascistes.

Malgré les conseils pressants de ses camarades qui l’avaient encore invité, une semaine avant son enlèvement à quitter immédiatement la région, Mohamed avait du mal à se résigner à cette solution. Il y bénéficiait d’une large sympathie mais la terreur était en train de se répandre dans la population. Les possibilités d’organiser la résistance existaient mais les groupes terroristes avaient déjà à réussi à étendre leur emprise sur la population depuis leur légalisation avec la complicité du régime.
Son corps n’a jamais été retrouvé. Ceux qui ont participé à son assassinat ont bénéficié de la loi sur la Concorde. L’Imam qui utilisait la religion pour duper les gens crédules et les pousser à faire la chasse aux progressistes ou aux citoyens réfractaires à ses fetwas, dressant dans sa mosquée la liste des personnes à abattre, égorger ou enlever, n’a pas été inquiété. Mais il a fui la région pour échapper à la punition que lui aurait réservée une population traumatisée par ses méfaits.

Mohamed Hassaïne était un homme très estimé par les travailleurs, les paysans pauvres, les jeunes de condition modeste de la petite agglomération de Larbaatache où il était né. Miliitant du Parti de l’Avant-Garde socialiste il ne cachait pas ses opinions même aux moments les plus durs.

Il portait ouvertement la contradiction aux gens du FIS en dévoilant auprès des travailleurs et des petits paysans le caractère réactionnaire de leurs objectifs, leurs liens avec les exploiteurs, la bourgeoisie et les trafiquants, leur hostilité au socialisme, le contenu anti-populaire de leur mot d’ordre de « dawla islamia ». Il les avait combattus quand ils faisaient la propagande pour la restitution des terres nationalisées et remises aux paysans sans terre dans les années 1970. Il dénonçait infatigablement les visions obscurantistes qu’ils répandaient dans la population. C’était un débatteur redouté par sa capacité à ramener les discussions vers les questions concrètes. Il démasquait facilement les propagandistes du FIS. Il les obligeait à définir leurs positions sur les projets de privatisation, la fraude fiscale des riches, le respect des droits des travailleurs, l’égalité entre les hommes et les femmes.

Technicien agricole, sa connaissance des réalités du terrain lui avait permis de nouer des liens étroits avec de nombreux secteurs dans la paysannerie et les travailleurs des anciens domaines agricoles de l’Etat. Ce qui inspirait l’inquiétude chez tous ceux qui oeuvraient dans le régime ou en dehors de lui pour imposer un régime d’exploitation et d’affairisme.

Mohamed Hassaïne était un homme d’une grande culture. Il ne rentrait jamais chez lui sans rapporter un livre. Même dans les moments les plus difficiles, il trouvait le temps pour lire ou relire les classiques du marxisme.

Il était correspondant Alger républicain. Il avait la plume facile pour écrire des articles dans lesquels il faisait état des préoccupations quotidiennes du petit peuple de sa région natale, décrire ses activités dans les domaines les plus divers. Il ressentait une grande joie à rendre compte d’une partie de foot-ball.

Mohamed Hassaïne avait joint sa voix pour dénoncer les dirigeants et les cadres du PAGS qui préparaient la liquidation de ce parti héroïque et sa transformation en « front républicain » pour soi-disant regrouper de larges catégories de la population dans la lutte contre le FIS.

Mohamed Hassaïne a laissé une femme et trois enfants. Le dernier d’entre eux venait de naître quelques jours avant l’enlèvement de son père. Sa femme a fait face avec un courage magnifique à toutes les adversités pour les élever et les nourrir. Ils ont grandi et, comme la plupart des jeunes de leur âge, ils sont au chômage. Les autorités n’ont jamais daigné reloger dans des conditions décentes sa famille, surtout au moment où la terreur régnait dans cette région, partie intégrante du sinistre « triangle de la mort ». Les assassins auraient pu tenter de s’en prendre à sa famille comme ils l’ont fait un peu partout pour terroriser les citoyens.
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Zoheir BESSA


Alger républicain

28 février 2018

HOMMAGE A MOHAMED HASSAÏNE

Il y a 24 ans, le 28 février 1994, notre camarade Mohamed Hassaïne, collaborateur et correspondant du journal à Larbaatache, avait été enlevé par une bande armée obscurantiste.
Son corps n’a jamais été retrouvé. Et s’il se trouve des survivants parmi les auteurs de ce crime lâche et ignoble, il n’est pas douteux qu’ils soient en train de savourer les « fruits » mercantiles de la « réconciliation ».
Les tenants de l’idéologie des ténèbres ne supportaient pas le courage de Mohamed. Armé de ses convictions de classe, de son adhésion totale à l’idéologie socialiste d’émancipation de la classe ouvrière et des exploités, de sa vision internationaliste, il n’hésitait pas à leur porter publiquement la contradiction, dénonçant particulièrement les trafiquants, les exploiteurs, les émules du féodalisme, tous ceux qui utilisent l’Islam pour tromper ceux qu’ils exploitent. Il était également l’objet de la haine de ceux qui dans les arcanes du pouvoir se préparaient à faire main basse sur les richesses du pays, enrobant leurs plans sous les discours réformateurs.

Militant actif du PAGS et membre du syndicat des travailleurs de la terre, en sa qualité de technicien de l’agriculture, il déployait une énergie admirable pour éveiller la conscience de ceux qui allaient faire les frais du passage en grand vers le capitalisme et la domination de la nouvelle bourgeoisie sur la société et l’Etat. Le travail d’éducation mené au sein des travailleurs des anciens domaines agricoles d’Etat, morcelés par les réformateurs en une multitude de petits collectifs plus faciles à pulvériser et à avaler par les forces de l’argent et de la spéculation, ses liens étroits avec la petite paysannerie de la région livrée par le régime aux appétits des gros, dérangeaient beaucoup de gens dans le monde des affairistes. L’accumulation sans limites des fortunes, des biens matériels et de l’argent, est la seule vraie religion de ce petit monde de rapaces, quel que soit le masque porté. C’est ce que Mohamed ne cessait de répéter. Son honnêteté, sa combativité inlassable, sa formidable capacité d’écoute, son sens légendaire de la réparti dans les polémiques qui l’opposaient aux politiciens rusés des candidats à l’enrichissement et au pillage des biens de la nation, avaient tissé autour de lui de très forts liens de confiance.
Tous ceux qui poursuivent le combat de Mohamed, sont invités à témoigner une pensée particulière à son épouse et à ses enfants Hassen, Abdeldjalil, Nazim et Imad.