Mur de Berlin : la bourgeoisie mondiale fait la fête

samedi 9 novembre 2019
par  Alger republicain

Comment font les capitalistes pour tenter de se convaincre mutuellement dans une exaltation collective que le socialisme est fini ? Comment faire partager une hantise qui les empêche de dormir ? La réponse : faire tonner la mitraille des médias pour que les exploités perdent tout espoir de relever la tête en mettant fin à l’ordre vermoulu du capitalisme.

La victoire de la contre-révolution en URSS a eu des conséquences tragiques sur la situation du prolétariat mondial et des peuples dans le combat contre le système prédateur du capitalisme.

Pendant plus de 70 ans, l’URSS a résisté, grâce à la dictature du prolétariat, à toutes les attaques de l’impérialisme. La rage au ventre, les travailleurs ont vu le retour de leurs ennemis de classe animés d’un désir de revanche.

La disparition de l’Union Soviétique fut la plus grande catastrophe de tous les temps pour l’humanité tout entière.

La restauration du capitalisme a provoqué la ruine pour les masses populaires et des travailleurs qui sont redevenus des marchandises que l’on peut acheter à bas prix et exploiter sans vergogne comme des animaux. Les exportations ont chuté. En 1985 les exportations étaient de 236 milliards de dollars et en 1992 de seulement 35 milliards. Une chute de 85%. La dette qui était de 30 milliards, sous l’ère Gorbatchev est passée à 87 milliards. 85% des Soviétiques se sont retrouvées dans un état de pauvreté indicible. Des centaines d’usines ont fermé jetant à la rue des millions d’ouvriers qui se sont retrouvés sans ressource du jour au lendemain. Le désastre provoqué par la restauration capitalisme est visible de partout : SDF, 20 millions de chômeurs sans indemnités, mendiants au bord des rues, hordes d’enfant abandonnés, villages entiers fantômes, les habitants les ont fuits pour ne pas mourir de faim. Les naissances ont chuté dramatiquement. En 1987, il y a eu 5,6 millions de naissances et en 1992, il y a eu 8 millions d’avortements sans compter les avortements non déclarés. 34000 mères en quittant la maternité, ont refusé de prendre leur nouveau-né. L’espérance de vie a subitement chuté au niveau de l’Afrique Sub-Saharienne

Cela n’a pas empêché les renégats, les arrivistes, les opportunistes de tout bord, les traîtres, qui ont viré leur drapeau par dessus bord, qui se sont jetés comme des vautours sur le cadavre de l’Union Soviétique, pour la dépecer de ses tonnes d’or et de ses milliards de dollars. Des malfrats et des voleurs se sont partagés le magot. Ils ont aussi récupérés les usines rentables, des terres agricoles et bien d’autres richesses sans débourser un centime. Ce sont maintenant des oligarques qui ont amassé des sommes colossales et malheureusement, ce sont ces
bandits qui gouvernent le pays.

Les prolétaires et les peuples qui se sont laissés duper par les mensonges déversés à longueur d‘antenne, par les démagogues et la trahison de certains dirigeants communistes, ont perdu tous les avantages du socialisme.

Ce n’est pas tout, dans les pays socialistes aussi, ce fut une grande catastrophe et en particulier pour Allemagne de l’Est, La République Démocratique Allemande (RDA). Suite à la trahison de Gorbatchev qui a livré la RDA aux revanchards allemands, ce fut une véritable annexion de type coloniale. Il fallait détruire l’exemple. Alors que la RDA était un pays florissant, doté de structures sociales modèle (crèches, centres de loisir, santé de proximité, etc.), les revanchards allemands ont tout détruit, fermé toutes les usines et jeté des millions de travailleurs à la rue sans ressources. Ils rasé le tissu industriel pour rendre impossible la reconstitution de la RDA et créer un lien de dépendance des travailleurs réduits aux misérables aides sociales dispenser par la RFA pour qu’ils puissent survivre. Les Allemands de l’Est subissent jusqu’à aujourd’hui les conséquences de ce désastre. Pour neutraliser les communistes la RFA a encouragé l’implantation des groupes fascistes.

L’Allemagne de l’Est était un symbole de réussite. Le Monde Diplomatique avait écrit dans les années 1970 sur la RDA un article très documenté sous le titre « Le véritable miracle allemand ». Il soulignait dans cet article que la partie est de l’Allemagne était la moins développée. Elle disposait de très peu de ressources naturelles : le charbon et le minerai de fer se trouvait à l’ouest ainsi que la plupart des usines.

L’Allemagne de l’ouest n’a pas respecté son engagement à ne pas annexer la RDA. Une partie de la population de la RDA voulait la destruction du mur de Berlin mais pas la disparition de la RDA. Pourtant la construction du mur était justifiée en 1960 pour mettre en échec les préparatifs d’invasion de la partie Est par les troupes US, françaises et anglaises, attaque qui devait couronner le sabotage économique organisé à travers la ville de Berlin située en plein cœur de la RDA. Le mur a mis fin à l’hémorragie de main-d’œuvre qualifiée formée par la RDA avec ses seuls moyens limités et que la RFA cherchait à attirer vers elle par des salaires plus élevés. Plus élevés mais engloutis dans les loyers exhorbitants et les dépenses de santé régie par les lois du Capital. De Berlin ouest les Allemands de la RFA venaient faire leurs courses en dévalisant les boucheries, les magasins de chaussures de qualité, les vêtements pour enfants, etc.coûtant les yeux de la tête à l’ouvrier de l’Ouest. Les habitants de l’Est découvriront cette réalité en 1989 lorsqu’ils furent avalés par les « wossis ». Ce terme insultant signifie cuvette de toilettes. Il fut inventé par la habitants de l’ex-RDA pour dire leur mépris pour ceux qui les ont colonisés et chassés de leurs postes de travail et de leurs responsabilités ; qui les narguent dans leurs yatch pour ensuite passer leurs vacances dans les maisons de repos que le système socialiste avait gratuitement attribuées aux travailleurs que les Allemands de l’Ouest rachetèrent pour une bouchée de pain à des chômeurs et retraités voués à la misère, incapables de payer les nouvelles taxes foncières instituées par la RFA, sous peine de saisie par le fisc.

Avec la célébration de l’anniversaire de la destruction du mur, les anti-communistes de tous bords, les ploutocrates, les renégats, les traîtes ont sablé le champagne dans l’euphorie. Ce fut la curée des vautours sur un cadavre qui à leur grand effroi « continue de bouger » selon la célèbre expression désabusée d’un intellectuel de la bourgeoisie, André Glucksmann.

Dans une beuverie nauséabonde, on chante, on danse, depuis des jours et des nuits pour exorciser le spectre qui continué à les hanter en ces périodes crises permanentes : le spectre du communisme. Enfin le vieux système capitaliste a triomphé. Il a retrouvé une seconde jeunesse, c’était la confirmation que le capitalisme est supérieur au socialisme. C’est ainsi qu’ils tentent de retrouver le sommeil pour affronter les multiples grèves et manifestations, des jeunes, des ouvriers, jusqu’aux gilets jaunes dont ils n’avaient pas prévu la révolte. N’ayons pas peur des mots, toute cette faune putride, clamait haut et fort la fin de l’histoire. Les peuples vont retrouver enfin des lendemains qui chantent. Les faits sont têtus. Les travailleurs sont coriaces, ils ont l’habitude d’affronter la souffrance avant de faire exploser leur aspiration à mettre fin à ce système. Pour eux, ils n’ont pas le choix, ils doivent continuer la lutte. Le pessimisme ne dure qu’un moment. La situation s’est aggravée pour les travailleurs du monde entier. Le requiem de Marx est éloquent. La fin de l’histoire n’existe que dans les fantasmes d’intellectuels pourris par la bourgeoisie.

L.S.