[marron]A la mémoire de Ben Youcef Rebah, décédé récemment[/marron]
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Nous rendons aujourd’hui hommage à Ben Youcef Rebah, un ancien journaliste d’Alger républicain. Il faisait partie d’une famille qui a subi très durement les affres des sévices dont était experte l’armée de la France coloniale en Algérie et notamment, Noureddine Rebbah, le frère de Ben Youcef, notre collègue décédé le 31 mars dernier, fut sauvagement assassiné par les soldats de la France colonialiste parce qu’il militait et avait pris le maquis pour l’indépendance de l’Algérie.
Le témoignage fait ci-après par son frère M’hamed Rebah est bouleversant et il redonne la véritable dimension de la sauvagerie impitoyable du colonialisme qui dénie à un peuple son droit de vivre libre.
Nous avons fait état de ce livre et de son auteur dans notre édition du 15 mai courant sans avoir toutes les informations sur les conditions de cette remise de prix.
Soulignons que Joseph Andras ne s’est pas rendu à la cérémonie de remise du prix Goncourt du 1er livre, qu’il a refusé.
A ce sujet, avec grande modestie, l’auteur a déclaré :
Joseph Andras a obtenu le 9 mai courant le Prix Goncourt du premier roman pour son livre intitulé "De nos frères blessés" publié par les éditions Actes Sud (France).
Dans ce premier roman l’auteur rappelle, d’après ce que nous avons pu lire dans la presse, ce que fut le parcours de Fernand Iveton, militant du Parti communiste algérien (PCA) qui, avec d’autres membres de cette organisation, se joignit au FLN en vertu des accords FLN/PCA et de l’intégration des Combattants de la Libération, branche armée du Parti communiste algérien à l’ALN.
Voilà plus de 60 ans que notre pays est indépendant. Que de chemin parcouru mais le souvenir reste encore vif dans toutes les mémoires de nos concitoyens et que nos dirigeants actuels feraient mieux de s’en rappeler. C’est bien notre peuple et lui seul, qui a supporté le poids d’une souffrance indélébile pour chasser le colonialisme définitivement.
La France sous état d’urgence, qui parle aujourd’hui du fléau du terrorisme contre lequel elle se "bat" et qui affiche sa volonté de défendre le peuple syrien. La France qui clame son attachement à la liberté et à la démocratie, assassinait et laissait ses ultras, assassiner dans les rues algériennes, un peuple sans défense, un peuple pacifique qui revendiquait juste sa liberté, il y a à peine 55 ans. / Alger républicain
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"Ce sont eux qui sont venus nous chercher, confiera un Algérien au reporter d’un journal parisien. Ils ont envahi notre quartier. Ils nous ont obligés à fermer les cafés, le revolver à la main. On a voulu résister. Ils se sont mis à tirer. Hier, nous avons eu 6 morts. Aujourd’hui 5. "
Vers 18 heures dans le crépuscule pluvieux, des milliers d’Algériennes et d’Algériens se mettent en marche. Descendant du Vieux Kouba, du Clos Salembier, de Birmandreis par le ravin de la Femme Sauvage, ils font soudainement leur apparition dans les rues d’Alger. Beaucoup d’entre eux sont armés de gourdins, de barres de fer, de chaines de vélos. A la tête du cortège, des jeunes filles et des femmes lancent des youyous tandis que la foule martèle : " Algérie musulmane !" "Abbas au pouvoir !" "Libérez Ben Bella ! " " Lagaillarde au poteau !" Spectacle incroyable dans cette ville surveillée, quadrillée, étranglée, où le moindre soupçon de connivence avec le FLN suffit à jeter un homme dans la chambre de tortures. Plus incroyable encore, les manifestants avancent en portant des drapeaux de l’Algérie libre, croissant rouge sur fond vert et blanc.