Bachir Hadj Ali / Nos géants ne doivent pas sombrer dans l’oubli *

mercredi 2 septembre 2009
par  Alger républicain

Hier, je discutais avec un copain au téléphone, et je lui avais dit que j’étais en train de lire « Lettres à Lucette ». C’est un ouvrage où Lucette Safia Hadj Ali reprenait les lettres du regretté Bachir Hadj lorsqu’il était interné. Ma surprise a été grande lorsque mon copain m’a dit ne pas connaître ce grand homme.
Pourtant, ce copain appartient à notre génération, lui-même est un homme de culture, très instruit et au courant des faits historiques.

Qu’en est-il de la nouvelle génération ? Bachir Hadj Ali, inconnu par les enfants de son pays ! N’oublions pas mes amis, qu’aujourd’hui, c’est le 18e anniversaire du décès de ce grand homme. Bachir Hadj Ali est décédé le 9 mai 1991. Bachir Hadj Ali était un grand patriote, attaché à l’idéal socialiste et défenseur de la cause des plus faibles et des humbles. Il fut aussi un grand homme de culture et musicologue.

Bachir Hadj Ali naquit le 10 décembre 1920 dans La Casbah d’Alger d’une famille modeste. Il suivit les cours de l’école coranique et de l’école française. Il dut interrompre ses études à l’âge de 19 ans, pour des raisons matérielles. Il adhère au Parti communiste algérien fin 1945, après sa démobilisation. Rédacteur en chef du journal Liberté en 1948.

Au secrétariat du PCA en 1951. Poursuivi à plusieurs reprises par les autorités françaises et condamné à deux ans de prison à la veille de l’insurrection historique de 1954. Est resté en Algérie durant toute la guerre de libération à la direction du PCA. Négociateur avec le docteur Hadjerès de l’accord avec le FLN pour la fusion des combattants de la liberté (armée du PCA), au sein de l’ALN. Membre de la direction de l’ORP, créée avec le coup d’Etat du 19 Juin 1965 et atrocement torturé.

Il fut emprisonné à la prison de Lambèse, de Dréan, et mis sous résidence surveillée à Aïn-Sefra, avant de retrouver la « liberté ».

Il a à son actif plusieurs recueils de poèmes, d’essais culturels et politiques : « Chants pour le 11 Décembre » ; « Que la joie demeure » ; « Chants pour les nuits de Septembre » ; « Mémoire clairière »

Essais politiques : « Notre peuple vaincra » (1960) ; « Qu’est-ce qu’un révolutionnaire algérien en 1963 » ; « Quelques leçons du combat libérateur en Algérie » (1965) , « Essai sur la critique et l’autocritique » (1964) ; « l’Arbitraire » (1966) …

Essais culturels : « Sources, caractéristiques et perspectives de la musique algérienne » ; « Culture nationale et révolution » ; « Qu’est-ce qu’une musique nationale ? » …

Bachir Hadj Ali a été un géant de la politique, de la culture et du combat pour la dignité et la justice sociale. Comment ce grand homme n’est pas enseigné dans nos écoles, nos collèges, nos lycées et nos universités ? Stop à l’amnésie !

Nos géants ne doivent pas sombrer dans l’oubli !

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Maâmar Farah

*Publié dans une édition de mars du quotidien “Le Soir d’Algérie”