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Le 8 mai 1945 Le grand massacre, prélude à la guerre de libération nationale.
dimanche 8 mai 2016, par
Les pouvoirs français, de toutes obédiences, ont toujours omis de rappeler à leurs mauvais souvenirs les massacres massifs du 8 mai 1945 dont ils furent pourtant les auteurs et responsables dans l’est du pays, particulièrement à Sétif, Kherrata et Guelma. S’ils en ont parlé, très peu, ces dernières années ce n’est pas par mauvaise conscience, c’est simplement pour tenter de se justifier. Le fait, est que ces massacres sont dans la nature même de l’impérialisme français… et des autres.
Au-delà de leurs grands mots, de leur belle devise, ils ont récidivé peu après à Madagascar faisant impitoyablement près de 110.000 morts [2] et plus tard au Viet Nam où les victimes ont été comptées par millions et dans d’autres pays africains. Quelques journalistes honnêtes et des intellectuels français "de gauche et d’extrême gauche", de façon exceptionnelle, ont tout de même rappelé ce que furent les crimes génocidaires du colonialisme. Ces tragédies se sont perpétuées plus tard encore en Algérie quand notre peuple avait décidé de ne plus subir le joug de ce système, de s’en libérer. Le 8 mai 1945 signifia le début de la fin du colonialisme dans notre pays, le peuple le fit savoir avec force le 1er Novembre 1954.
Certains ont cru ou ont feint de croire que l’origine de la colère était à mettre sur le compte de la sècheresse et des famines de l’époque.qui, par ailleurs firent, il est vrai des ravages dans les "populations indigènes". Prétexte fallacieux qui aurait malgré tout justifié l’insurrection nationale quand pour s’alimenter il n’y avait que des racines de plantes sauvages, pas toujours comestibles
D’autres oublient de rappeler que le sous-préfet Achiari, le représentant de l’autorité coloniale, membre du RPF, transfuge de la SFIO et l’un des fondateurs de l’OAS, constitua des milices qui massacrèrent par milliers les "Arabes" et leurs familles. Comme si le croiseur de la marine militaire française avec ses canonnades et d’autres armements ne suffisaient pas. D’autres encore avancèrent que les manifestants étaient à la solde des vichystes et des nazis.
Seul le progressiste maire d’Alger, le général Paul TUBERT fit, avec des moyens limités, une évaluation du nombre de victimes et un rapport dénonçant les massacres perpétrés dans le Constantinois d’alors. Il fut vite rappelé à Paris par le pouvoir gaulliste.
Jean-Marc Todeschini, le secrétaire d’Etat de Manuel Valls et de Hollande, chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, s’est rendu le 19 avril 2015, à Sétif, non pas pour "commémorer" le 70e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, mais à peine pour l’évoquer avec emphase : « Pour la première fois, à la parole viendra s’ajouter le geste, traduction concrète de l’hommage de la France aux victimes et de la reconnaissance des souffrances infligées ». Qu’en termes choisis cela est dit par ce membre du gouvernement français. Il venait ainsi d’ajouter aux mots prononcés en 2005 par l’ambassadeur de France, évoquant une « tragédie inexcusable », autre terme choisi. Le mot souffrances est bien pratique, il permet d’éviter l’emploi du mot génocide. Et bien entendu aucun d’eux ne la utilisé, ce mot serait trop fort !
On voit bien que l’expression "devoir de mémoire" est évoquée du bout des lèvres. Et encore, il aura fallu combien de pouvoirs, socialistes ou autres pour redire partiellement, sans s’y appesantir, ce que fut le 8 mai 1945 ?
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Malik Antar
07.05.16
[1] Le bilan officiel français, est le chiffre de 89.000 morts qui a été avancé et à ce jour, le nombre de morts de cette exécution coloniale fait encore débat entre les historiens dont certains comme Fremigacci avancent sans état d’âme le nombre de 10.000 pour ensuite aller jusqu’à 20.000 puis 30.000 …
Madagascar dont on a longtemps caché qu’on y a tué, en 1947, 100 000 indigènes en trois jours. Claude Simon (1997).
[2] Le bilan officiel français, est le chiffre de 89.000 morts qui a été avancé et à ce jour, le nombre de morts de cette exécution coloniale fait encore débat entre les historiens dont certains comme Fremigacci avancent sans état d’âme le nombre de 10.000 pour ensuite aller jusqu’à 20.000 puis 30.000 …
Madagascar dont on a longtemps caché qu’on y a tué, en 1947, 100 000 indigènes en trois jours. Claude Simon (1997).