Fanon face à Bigeard

mardi 6 décembre 2011

La récente décision du gouvernement de transférer les cendres du général Bigeard aux Invalides et de le ranger ainsi au nombre des héros de la République a suscité une réelle émotion.

Bien que cette décision du candidat Sarkozy s’inspire d’une tactique électorale qui lui a réussi en 2007, à savoir attirer sur son nom par tous les moyens, y compris les plus douteux, le plus grand nombre possible de voix d’extrême-droite , elle ne peut pas masquer le fait qu’elle est une nouvelle manifestation d’un phénomène bien plus profond à savoir le cours outrageusement néo-colonial de la politique de l’actuel gouvernement français.

L’enlèvement du Président Gbagbo, le renversement par la force du régime libyen et les préparatifs de « guerre civile » orchestrée en Syrie en sont une démonstration en politique étrangère, le niveau record du chômage dans les départements d’outre-mer en sont une autre en politique « intérieure  ».

Honorer Bigeard c’est accepter la torture comme : « un mal nécessaire  » ainsi qu’il le déclarait lui-même. Mais c’est surtout affirmer que dans ses rapports avec le colonisé, le colonisateur dévoile en torturant les limites de sa « moralité ». La torture fait donc partie intégrante du système politique colonial et Fanon qui a soigné des victimes de la torture le sait.

Relisons Frantz Fanon !

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05.12.11