LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS TRAHIT LES IDÉAUX DE JAURÈS

mardi 6 mai 2014

Il y a un siècle, Jean Jaurès était assassiné. Jaurès fut celui qui combattit la capitulation des socialistes de cette époque et l’union sacrée dans le but de conjurer la guerre de 1914. Il fut le fondateur du journal l’Humanité. Jaurès demeure par son exemple une référence, un repère pour celles et ceux qui sont attachés à des valeurs de paix, de justice sociale et de solidarité entre les peuples. En ce sens, Jaurès défendait des positions de classe, aussi bien en faveur de la paix que pour défendre les mineurs de Carmaux. On ne pourrait distinguer ses engagements les uns des autres. Il avait l’habitude de dire, « Le capitalisme porte en lui la guerre comme l’orage porte la nuée, » et il ajoutait, « Nous ne sortirons de l’iniquité qu’en sortant du capitalisme. »

Aujourd’hui, on rend un hommage officiel à Jean Jaurès mais, comme une femme de Carmaux l’a justement fait remarquer à François Hollande : « Jaurès, il ne pensait pas comme vous.  » Celle-ci avait raison. François Hollande et son gouvernement trahissent la pensée et l’action de Jaurès, en maniant l’hypocrisie et le mensonge. C’est comme si on l’assassinait une seconde fois.

Trahison et mensonge, le pacte de responsabilité et de solidarité avec ses milliards de cadeaux au patronat et ses terribles conséquences sociales. Trahison et mensonge, les prétendues luttes contre le terrorisme avec ces aventures guerrières au Mali, en Centre Afrique qu’accompagne une présence militaire française tous azimuts en Afrique, au Proche- Orient, en Asie, dans le Pacifique et même en Amérique Latine. Elles coûtent des milliards alors que le chômage et la pauvreté ne cessent de s’étendre et discréditent la France. Trahison et mensonge, l’invocation des droits de l’homme à travers le soutien à un « gouvernement » ukrainien qui compte parmi ses ministres des néo-nazis quand ce n’est pas l’appui politique, financier et militaire en Syrie à des djihadistes qui massacrent les populations civiles. Dans ces conditions, que reste-t-il de l’héritage de Jaurès et de ses principes : RIEN Sur tous les grands sujets de politique étrangère, le Parlement national est tenu dans l’ignorance. Il est systématiquement mis devant le fait accompli quand on ne lui ment pas comme on l’a vu avec la grossière manipulation médiatique sur l’usage d’armes chimiques en Syrie, prétexte qui devait engager la France dans une aventure irresponsable.

Le gouvernement Hollande/Valls, c’est aussi la vassalisation de la France à l’égard des États-Unis comme de l’Union européenne, c’est le soutien inconditionnel à la politique criminelle d’apartheid d’Israël au détriment des droits légitimes des Palestiniens ; ainsi plusieurs membres du gouvernement, comme le Premier Ministre Valls, affichent avec ostentation leurs sympathies pro-sionistes, ce qui ne gêne nullement leur complicité par ailleurs avec les pétromonarchies obscurantistes des pays du Golfe. C’est aussi le soutien inconditionnel au pouvoir marocain qui empêche le peuple sahraoui de décider de son avenir par un référendum d’autodétermination.

Comme hier, sous Jospin et ses prédécesseurs, le parti « socialiste » brade notre souveraineté et notre indépendance. Faut-il ajouter à ce bilan accablant le fait que le gouvernement de Hollande/Valls négocie dans le secret le renforcement du « nouveau marché transatlantique (NTM) », comme cela avait été le cas avec l’Accord Multilatéral sur l’investissement (AMI) que la mobilisation populaire avait réussi à mettre en échec. Cet assujettissement total aux lois du marché et à la piraterie des sociétés transnationales, c’est une fois encore le choix des intérêts du Capital et de la finance, comme le démontre l’affaire Alstom.

Enfin, au mépris de nos relations traditionnelles avec l’Amérique Latine, François Hollande, cédant aux pressions des USA, n’a-t-il pas été jusqu’à interdire le survol de la France par l’avion du Président bolivien Evo Morales. Voilà pourquoi, il faut être lucide et reconnaitre que rien ne distingue cette politique de celle conduite par les forces de droite les plus réactionnaires. En fait, il ne s’agit pas là d’erreurs, d’incompétence, ou de manque de savoir-faire comme le clament certains mais bien d’orientations, de choix, de décisions et de convictions. Le PS a donné son accord à toutes les ingérences de l’Union européenne dans les affaires de chaque pays et donc à l’acceptation de diktats qui sont imposés à la France. Le PS, comme le prouve le gouvernement Hollande/Valls, se situe avec zèle du côté des intérêts du Capital et de l’Impérialisme. L’aventurisme militaire est ainsi devenu la norme, décidé chaque fois unilatéralement par l’Élysée contre l’avis d’experts, de la représentation nationale et même pour partie de l’État-major militaire. Outre leurs coûts, les guerres contribuent à l’isolement de la France. Elles ont pour objectifs une recolonisation permettant de regagner des positions perdues, la participation au pillage des ressources naturelles et l’accompagnement de la stratégie de domination mondiale des USA dans l’espoir vain d’en recevoir quelques miettes. Cette politique tourne le dos au multilatéralisme, à la coopération internationale, au respect et à l’égalité des droits souverains de tous les États. Elle pratique l’ingérence, impose son unilatéralisme totalitaire, décrédibilise le système des Nations Unies et nuit à l’émergence d’une nouvelle architecture des relations internationales. Il faut la dénoncer et la combattre sans concession.

Pour tous ceux qui se revendiquent de la justice sociale, de la paix et de l’internationalisme, il faut assumer ses responsabilités, tirer toutes les conséquences et rompre de façon définitive avec les choix politiques de ce gouvernement et de ceux qui les incarnent. C’est là le seul moyen qui permettra à la France et à son peuple de retrouver par ses initiatives le statut qui doit être le sien. Elle contribuera ainsi à favoriser des relations nouvelles avec tous ceux qui cherchent à s’émanciper de la tutelle étouffante du capitalisme et de l’impérialisme et de répondre ainsi aux aspirations de l’humanité toute entière.

Le 1er mai est depuis plus d’un siècle l’occasion pour les travailleurs d’affirmer leurs revendications et leur solidarité internationale, pour la paix et le mieux-être. Les travailleurs français, bien qu’affaiblis par le déclin industriel organisé par le capitalisme et par la trahison de certains de leurs dirigeants, plus attachés à leur carrière qu’aux intérêts de leurs mandants, continuent de se battre. Ils se félicitent aussi des manifestations ouvrières puissantes et combatives en Asie et des foules enthousiastes en Amérique latine et à Cuba.

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Collectif communiste Polex

01.05.14