Bangladesh : 40 000 ouvriers des multi-nationales du textile en grève pour réclamer ... les 2 € par jour

mercredi 13 novembre 2013

Article publié dans le Morning Star, quotidien communiste britannique, traduit par http://solidarite-internationale-pc...

Plus de 40 000 travailleurs du textile du Bangladesh exigeant de meilleurs salaires se sont à nouveau affrontés avec les forces de police, aujourd’hui, pour une seconde journée de grève.

Ce second jour de grève pour les salaires, dans la capitale Dacca, a vu des dizaines de personnes blessées et au moins 200 usines paralysées.

Les forces anti-émeutes ont tiré des balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes quand les travailleurs sont descendus dans la rue, construisant des barrages routiers avec des voitures abandonnées et des troncs d’arbre.

Des milliers de travailleurs en colère ont jeté des pierres sur la police et attaqué des usines dans les zones industrielles de Savar et Ashulia, dans la banlieue de Dacca, selon les dires du directeur de la Police industrielle Mustafizur Rahman.

Près de 100 usines ont fermé leur portes lundi et 200 ont fermé hier alors que la protestation gagne du terrain.

Plus de 50 personnes ont été blessées dans les échauffourées hier, 30 lundi.

Ashulia était le site industriel où s’est produit l’incendie qui avait coûté la vie à 121 ouvriers du textile, le 24 novembre de l’an dernier.

Les groupes internationaux dont le géant américain Wal Mart, la grande enseigne hollandaise C et A et le fournisseur d’Hong Kong Li et Fung étaient des clients de l’usine.

Une commission gouvernementale a fait passer la semaine dernière l’augmentation du salaire minimum à 5 300 takas (50 €) par mois, une augmentation de 77 % mais toujours le salaire minimum le plus bas au monde.

Les travailleurs demandent 8 114 takas (75 €, soit à peine plus de 2 € par jour). Les propriétaires d’usine défendent l’idée que le salaire proposé augmenterait de façon irréaliste les coûts de production.

Le dirigeant syndical Muhammad Ibrahim a déclaré que, bien que les travailleurs réclament un salaire mensuel de 75 €, ils protestent également contre le rejet par les propriétaires de relever les salaires comme le demande le pouvoir.

Le gouvernement a plaidé pour une hausse des salaires en novembre, sur la base de la recommandation de la commission, après plusieurs grèves en septembre qui ont vu des dizaines de milliers de travailleurs descendre dans la rue, brûler des usines et s’affronter avec la police.

Le Bangladesh, second pays dans la production textile après la Chine, exporte essentiellement vers les États-Unis et l’Europe.

Le secteur emploie près de 4 millions de travailleurs, essentiellement des femmes.? Il est sous une vive critique pour les conditions de travail dures et peu sûres imposées à ses travailleurs, le tout pour des salaires de misère.