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Grève générale des travailleurs grecs en réponse aux exigences du capital et à la politique gouvernementale antipopulaire

vendredi 1er juin 2018

Le mercredi 30 mai 2018, une grève panhellénique de 24 heures a eu lieu en Grèce.*

La lutte pour l’organisation de cette grève a été particulièrement difficile, car les directions collaborationnistes des confédérations GSEE-ADEDY, bien qu’elles aient appelé à la grève, ont tout fait pour qu’elle soit un échec. Ainsi, les dirigeants syndicaux compromis de la GSEE et de l’ADEDY ont appelé les travailleurs à manifester et à faire la grève pour "stimuler l’esprit d’entreprise et l’innovation", c’est-à-dire à manifester pour les demandes et sur le terrain de l’OCDE, du FMI, de l’UE, de la BCE, des mémorandums et du gouvernement. Et ils ont appelé cela un "plan national" !

Contrairement aux directions collaborationnistes, les syndicats de classe, en se ralliant autour du PAME, ont mis en avant un cadre de revendications et de demandes centrées sur les besoins des travailleurs et de leurs familles, et qui prennent position contre les employeurs et le gouvernement. Ce dernier, au nom du soutien aux profits et à la compétitivité des entreprises, intensifie l’attaque contre la classe ouvrière.

Le PAME a organisé des rassemblements de grève dans 67 villes de Grèce avec les revendications suivantes :

• Augmentations des salaires, des pensions, des prestations sociales.
• Abolition de toutes les lois anti-travail et anti-populaires et des 3 mémorandums.
• Restauration, obligation des conventions collectives, personne en dessous de 751 euros.
• Réglementation législative du dimanche férié.
• Non à la vente aux enchères de la première propriété.
• A bas les impôts - le grand capital devrait les payer.
• Abolition de la taxe ENFIA et de la fiscalité lourde.
• Abolition des lois qui frappent la sécurité sociale et réduisent les pensions, comme la loi Katrougalos.
• Recrutement dans les hôpitaux et les écoles publiques d’enseignants permanents à plein temps et de professionnels de santé de toutes les spécialités.

A Athènes, des milliers de travailleurs, de chômeurs, de jeunes et de retraités ont participé à la manifestation du PAME, sous le slogan : "Votre croissance détruit nos vies ! La lutte, l’organisation et la contre-attaque sont notre choix ! "

Avec cette manifestation de masse sur la place Syntagma, devant le Parlement, et sous ce slogan, les grévistes de dizaines de secteurs ont répondu aux "plans de croissance" du gouvernement et des groupe d’entreprises, ainsi qu’aux forces des syndicats patronaux et gouvernementaux qui veulent mettre les travailleurs derrière les "objectifs nationaux" des monopoles.

"Plus d’esclavage moderne, les travailleurs exigent un travail permanent", "Non au consensus et à la soumission, désobéissance et lutte des classes", criaient à haute voix les grévistes.

S’exprimant lors du rassemblement de grève à Athènes, Giannis-Tassioulas, membre du Secrétariat exécutif du PAME et président de la plus grande fédération sectorielle du pays, la Fédération des travailleurs de la construction de Grèce, a noté entre autres choses : "Le gouvernement a acquis le talent de transformer le noir en blanc au nom du capital. Le capital, le gouvernement, les partis bourgeois et leurs forces au sein du mouvement ouvrier nous mettront tous face à eux.
Le conte de fée du gouvernement sur la croissance "juste", sur la "fin des mémorandums" et sur le "retour à la régularité" ne pourrait même pas tromper un jeune enfant.
Quel genre de croissance "équitable" est-ce là, avec des centaines de lois anti-travail en vigueur et permanentes pour de nombreuses décennies à venir ?
Quelle est cette croissance "équitable", qui s’accompagne de la privatisation des ports, des aéroports, des mines de lignite ?
Avec ces privatisations, les travailleurs auront-ils de meilleurs salaires, de meilleures conditions de travail ?
Les familles populaires paieront-elles des billets d’avion ou de bateau moins chers ?
Le fait que le gouvernement essaie aussi de nous tromper sur la privatisation de "l’utilisation des biens publics" ne signifie pas que les travailleurs, les pauvres, en bénéficieront. Nous paierons plus cher, nous travaillerons moins cher pour que les grands hommes d’affaires et les soi-disant grands investisseurs remplissent leurs trésors.
De quelle "régularité" et de quel "retour" parlent-ils ? Vont-ils compenser les pertes que nous avons subies ? Les pensions, les limites d’âge de départ à la retraite reviendront-elles ? Allons-nous nous débarrasser de l’ENFIA et de la fiscalité lourde ? ".

Comme l’a souligné G. Tassioulash : "Il est possible pour nos familles de vivre mieux, de répondre à leurs besoins et d’élever nos vies à un niveau plus élevé. Toute la richesse passe par nos mains, avec notre travail nous construisons des bâtiments géants, des ponts, des usines, nous produisons tout et nous sommes condamnés à vivre dans la pauvreté et l’acceptation. Nous ne transigeons pas avec le présent et l’avenir que les gouvernements, les partis et les forces du capital planifient pour nous. Nous nous battrons jusqu’au bout. C’est certain. C’est encourageant. "

Il convient de noter que dans toutes les manifestations du PAME, les orateurs ont condamné la participation du gouvernement grec aux interventions et aux guerres impérialistes, et ils ont également critiqué les forces syndicales qui s’alignent sur le soi-disant "consensus social" et, dans la pratique, sabotent les luttes et les revendications syndicale.

Déclaration du Secrétaire général du Comité central du KKE

Le SG du CC du KKE, Dimitris Koutsoubas, a assisté au rassemblement de grève du PAME à Athènes, où il a fait la déclaration suivante :

"Pas d’illusions. L’attaque anti-populaire se poursuivra. SYRIZA et la Nouvelle Démocratie tentent de cacher leur alignement stratégique par de fausses confrontations, par de fausses promesses. Le mouvement populaire ouvrier doit maintenant se regrouper pour qu’il prenne l’affaire en main, avec un KKE fort ".

* Article traduit par Solidarité Internationale.

Url de l’article originel : https://inter.kke.gr/en/articles/Strike-as-a-response-to-the-demands-of-the-capital-and-the-anti-popular-government-policy/