50 jeunes israéliens refusent de faire leur service militaire pour protester contre l’occupation des territoires palestiniens !

mercredi 12 mars 2014

Un groupe de 50 jeunes Israéliens refusent d’effectuer leur service militaire obligatoire, un acte passible d’un an de prison ferme. Ils ont publié une lettre ouverte au Premier ministre Benjamin Netanyahu, expliquant qu’ils refusaient de cautionner l’occupation des territoires palestiniens. « Notre opposition à l’occupation des territoires palestiniens par l’armée israélienne constitue la principale raison de notre refus de servir », indique la lettre, publiée samedi 8 mars sur la page Facebook de l’organisation pacifiste d’extrême-gauche « Yesh Gvul » (il y a une limite).

Les signataires dénoncent « les violations des droits de l’Homme » en Cisjordanie, les « exécutions, la construction de colonies, les détentions administratives (de Palestiniens), la torture, les punitions collectives et une répartition injuste de l’eau et de l’électricité ». « Tout service militaire perpétue la situation actuelle, et de ce fait nous ne pouvons prendre part à un système qui se livre à de tels actes », ajoutent les signataires.

Jean-Claude Lefort

lundi 10 mars 2014

in Bellaciao

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La lettre ouverte (traduction française par LDH-Toulon)

« Nous, citoyens de l’État d’Israël, sommes appelés au service militaire.

« Nous demandons aux lecteurs de cette lettre d’oublier ce qui a toujours été tenu pour acquis et de réexaminer les implications du service militaire.

« Nous, soussignés, avons l’intention de refuser de servir dans l’armée et la principale raison de ce refus est notre opposition à l’occupation militaire des territoires palestiniens. Dans les territoires occupés, les Palestiniens vivent sous la domination israélienne sans avoir été consultés, et ils n’ont aucun recours juridique contre cette situation et contre les décisions les concernant. Ce n’est ni démocratique, ni juste. Dans ces territoires, les droits humains sont violés, et des actes définis par le droit international comme crimes de guerre sont quotidiennement commis. Citons notamment des assassinats (des exécutions extrajudiciaires), la construction de colonies sur des terres occupées, des détentions administratives, la torture, les punitions collectives et la répartition inégalitaire des ressources telles que l’électricité et l’eau. Tout service militaire perpétue la situation actuelle, et , par conséquent, selon notre conscience, nous ne pouvons pas participer à un système qui commet de tels actes.

« La société palestinienne n’est pas la seule à être victime de l’armée. Cela concerne également la vie de tous les jours dans la société israélienne, le système éducatif et le monde du travail, tout en favorisant le racisme, la violence et les discriminations ethniques, nationales et sexistes.

« Nous refusons de contribuer à la promotion et à la perpétuation de la domination masculine dans le système militaire. À notre avis, l’armée entretient un idéal masculin violent et militariste dans lequel “la force prime le droit”. Cet idéal est préjudiciable pour tous, et en particulier pour ceux qui ne s’y adaptent pas. En outre, nous nous opposons à des structures de pouvoir oppressives et discriminatoires, basées sur des préjugés sexistes, au sein de l’armée elle-même.
« Nous refusons que l’abandon de nos principes soit une condition pour être accepté dans notre société. Nous avons beaucoup réfléchi à notre refus et nous nous tiendrons à nos décisions.

« Nous lançons un appel à ceux qui effectuent actuellement leur service et / ou une période de réserve dans l’armée, ainsi qu’à l’opinion publique israélienne dans son ensemble : reconsidérez vos positions sur l’occupation, l’armée, et le rôle de l’armée dans la société civile. Nous sommes convaincus de la possibilité et de la capacité des civils d’améliorer la réalité de façon à parvenir à une société plus juste et plus équitable. Notre refus exprime cette conviction. »

Source : Ldh Toulon