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Ghaza : 200è jour ordinaire d’un génocide en direct

mercredi 24 avril 2024

Mohamed Mehdi

Extraits repris du Quotidien d’Oran du 24 avril 2024

Mardi, 200e jour de l’agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes s’est élevé à 34.183 martyrs et 77.143 blessés, selon les chiffres rendus publics, hier, par le ministère de la Santé de l’enclave assiégée. La même source a indiqué que l’occupation israélienne a commis, la veille, 3 massacres faisant 32 martyrs et 59 blessés.

Après 200 jours d’agression contre Ghaza, il ne fait aucun doute que l’entité sioniste avait, dès le 7 octobre 2023, l’intention de commettre un génocide. Les chiffres de l’impact de plus de 6 mois de bombardements montrent que l’étendue des dégâts, humains et matériels, occasionnés par l’armée israélienne, soutenue par les Etats-Unis et plusieurs autres puissances occidentales, n’a d’autre but que raser Ghaza et ses habitants de la carte de la Palestine occupée. L’armée israélienne a largué plus de 70.000 tonnes d’explosifs sur l’enclave (soit plus de 4.500 heures de bombardements), détruisant la grande partie de ses infrastructures civiles.

Selon les chiffres publiés par le Bureau des médias du gouvernement dans le territoire assiégé, marquant les 200 jours de l’agression, les attaques israéliennes ont détruit (totalement ou partiellement) : « 380.000 habitations, 412 écoles et universités, 556 mosquées, 3 églises, et 206 sites archéologiques et patrimoniaux ».

A cela s’ajoutent : « 32 hôpitaux mis hors état de service » et « 53 centres de santé et 126 ambulances » détruits.

Sans oublier les infrastructures de communications téléphoniques et de l’Internet. L’ampleur de cette destruction, au cours de laquelle l’entité sioniste a utilisé des dizaines de bombes de 1.000 kg, « représente au moins 30 milliards de dollars de pertes économiques », a ajouté le Bureau des médias à Ghaza.

Durant 200 jours d’agression, l’occupation israélienne a utilisé systématiquement l’arme de la famine et de destruction du système de santé, en annonçant, dès le 7 octobre, les coupures d’eau potable, d’électricité, et d’approvisionnement en carburants, ainsi que le blocage de l’entrée des aides humanitaires y compris des médicaments et des dispositifs médicaux.

Les bombardements se poursuivent

Hier, l’armée israélienne a poursuivi ses bombardements, aériens et d’artillerie, sur plusieurs zones du nord, du centre et du sud de l’enclave assiégée. Dès les premières heures de la journée de mardi, l’artillerie israélienne a lancé plusieurs obus sur différentes zones de la ville de Khan Younes, au sud de la bande de Ghaza. Des bombardements d’artillerie ont visé le quartier d’Al-Zaytoun, au sud-est de la ville de Ghaza, ainsi que la zone entourant Wadi Ghaza, au nord du camp de Nuseirat, dans le centre de l’enclave. Le camp Nuseirat a été soumis à des bombardements aériens et d’artillerie israéliens dès le début de l’agression. C’est également dans ce camp, et dans d’autres, qu’ont eu lieu de violents affrontements entre la résistance palestinienne et les troupes sionistes.

Par ailleurs, la Protection civile de Ghaza a confirmé que les corps de 4 martyrs ont été récupérés, victimes d’un bombardement israélien qui a visé, la veille, une maison au nord du camp de Nuseirat.

Hier également, les bombardements israéliens ont ciblé les quartiers d’Al-Zaytoun, Jabalia et Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza. Le correspondant a également rapporté qu’un important incendie s’était déclaré dans le quartier d’Al-Zaytoun, à la suite des bombardements continus de l’artillerie israélienne.

Le correspondant d’Al Jazeera, Anas Al-Sharif, a rapporté le bilan d’un martyr et des blessées dans un bombardement israélien visant des Palestiniens attendant de l’aide sur la plage de Beit Lahia, au nord de Ghaza. Le journaliste a précisé que d’autres bombardements ont eu lieu hier à Beit Lahia, visant des habitations et des zones agricoles.

La même source a fait état de violentes frappes aériennes visant la zone d’Al-Mughraqa, et des maisons au nord des camps de Bureij, dans le centre de la bande de Gaza. La ville de Ghaza a subi aussi plusieurs bombardements aériens visant la région de Juhr al-Dik.

A Khan Younes, le correspondant d’Al Jazeera a rapporté, hier, que le nombre de corps de martyrs des charniers retrouvés à l’hôpital Nasser de Khan Younes, depuis dimanche dernier, est passé à 310 après la découverte de 35 autres corps.

Les sionistes bombardent des tentes à Rafah et menacent d’invasion

Tout en maintenant ses menaces d’invasion de Rafah, au sud de Ghaza, l’armée sioniste continue de bombarder cette localité. Hier, l’aviation a ciblé un campement de plusieurs tentes abritant des déplacés du nord et du centre de Ghaza, rapporte le journaliste Hani Esha’ir d’Al Jazeera. « Par miracle, il n’y a pas eu de victimes », affirme un citoyen. Les images d’Al Jazeera montrent des cratères géants laissés par les bombes.


Volker Türk, le Haut Commissaire des Nations unies aux Droits de l’homme, a réitéré sa mise en garde « contre une incursion à grande échelle sur Rafah » (qui accueille environ 1,5 million de déplacés dont 610.000 enfants), affirmant que cela pourrait conduire à « de nouvelles atrocités et des crimes encore plus odieux ». Le même responsable s’est dit « horrifié » par « les informations faisant état de charniers à l’hôpital Nasser de Khan Younes ». De son côté, Majid Al-Ansari, porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, a déclaré mardi, qu’« aucune partie de la Communauté internationale ne peut accepter une attaque contre Rafah, qui souffre déjà ».

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Repris du quotidien El Moudjahid du 24 avril 2024

Fosse commune de l’hôpital Nasser : l’ONU exige une enquête indépendante

Les Nations unies ont exigé une enquête « indépendante et approfondie » sur la fosse commune du complexe médical Nasser de la ville de Khan Younès, dans la bande de Ghaza, théatre d’une guerre génocidaire sioniste depuis 200 jours.

« La nouvelle est très inquiétante et les zones où se trouvent les tombes devraient faire l’objet d’une enquête approfondie et indépendante », a déclaré le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, soulignant également que « cela montre clairement pourquoi un cessez-le-feu est nécessaire ». Dujarric a de nouveau attiré l’attention sur la nécessité de « fournir un meilleur accès aux travailleurs humanitaires, de protéger les hôpitaux et de libérer les prisonniers ».

Depuis le début de l’agression sioniste, il y a plus de six mois, l’occupant a ciblé et pris d’assaut les hôpitaux de la bande de Ghaza, paralysant la plupart des services médicaux. Après le retrait des forces sionistes de Khan Younès le 7 avril, des charniers ont commencé à être découverts dans la ville et des cadavres ont commencé à être retirés des décombres, des maisons et au bord des routes. Le nombre des corps de martyrs découverts s’est élevé à 283, indique le service de Défense civile de la bande de Ghaza.

Le rapporteur de l’ONU sur le droit à la santé : Ghaza, théâtre d’un génocide collectif

Le rapporteur de l’ONU sur le droit à la santé, Tlaling Mowoking, a indiqué que Ghaza est « incontestablement le théâtre d’un génocide », a rapporté, lundi, l’agence Wafa.

Dans une conférence de presse sur la situation du secteur de la santé dans la bande de Ghaza, la rapporteuse onusienne a affirmé que l’entité sioniste « vise délibérément à créer une famine et prive les habitants palestiniens de leurs droits », a indiqué Wafa.

De plus, le secteur de la santé est « dévasté » par les attaques sionistes, des équipes médicales tombent en martyrs, des sièges d’organisations et d’institutions qui fournissent de l’aide humanitaire « ont été détruits, et le droit à l’accès aux soins de santé est menacé », a-t-on ajouté. Elle a également souligné que l’entité sioniste « détruit les infrastructures et cible les équipes de santé qui travaillent sous des conditions limitées et déplorables ».

En outre, elle s’est inquiétée des épidémies et des maladies qui se propagent dans la bande de Ghaza, de l’incapacité d’accéder aux fournitures de base et aux services de santé mentale, et des blessures et handicaps complexes causés par les armes utilisées par les sionistes. Elle a montré que « l’aide actuellement fournie n’est pas suffisante, en particulier avec le génocide en cours », soulignant qu’il y avait « une pénurie de besoins fondamentaux » avant l’agression sioniste en cours contre la Palestine ». La rapporteuse des Nations unies a insisté sur « la nécessité d’un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, du respect du droit international et du droit international humanitaire, et du droit à l’accès aux soins de santé ».