Grève générale du 20 février en Grèce : soixante-dix rassemblements, les communistes et le PAME à l’initiative de manifestations massives

lundi 4 mars 2013

Grèce - Grève du 20 février 2013

Les manifestations massives du PAME (Front militant des travailleurs) dans plus de 70 villes du pays, lors de la journée de grève générale du 20 février, ont envoyé un message fort pour l’intensification de la lutte sur la défense des conventions collectives et contre la ligne politique anti-populaire.

La manifestation du PAME dans le centre d’Athènes était extraordinaire. Une délégation paysanne participant aux barrages routiers était là, avec ses deux tracteurs, sous la bannière du Rassemblement militant des agriculteurs (PASY).

Des cortèges séparés du Rassemblement anti-monopoliste national des travailleurs indépendants, des commerçants (PASEVE), le Front de lutte des étudiants (MAS), la Fédération des femmes grecques (OGE) ont également participé aux manifestations du PAME et du PASY.

Une autre manifestation massive eut lieu à Salonique, tandis qu’au Pirée le défilé se terminait sur le port, où les dockers en grève se sont vus interdire concrètement leur grève et se trouvaient sur les piquets de grève, sur le pont des navires.

Giorgos Perros, membre du secrétariat exécutif du PAME, intervenant lors de la manifestation du Front à Omonia, a salué les mobilisations paysannes et a caractérisé la lutte pour la signature d’accords nationaux et non de branche comme un affrontement majeur soulignant la nécessité que l’on lance le débat de façon plus énergique sur chaque lieu de travail.

Il a appelé à l’intensification de la lutte, fustigeant la violence d’État tout en mettant en garde le gouvernement, les multi-nationales et leurs partisans dans les médias de ne pas oser aller plus loin dans leurs projets d’interdire le droit de grève.

Joaquin Romero, vice-président de la FSM et président de la Fédération des métallurgistes de Colombie, un représentant des paysans du blocus de Nikaia, ainsi qu’un représentant du PASEVE ont adressé leurs salutations aux manifestants.

Un défilé assez impressionnant s’en est suivi dans le centre-ville d’Athènes, achevé devant le Parlement grec.

Déclarations de la secrétaire-générale du KKE Aleka Papariga

Une délégation importante du KKE, menée par Aleka Papariga, a assisté aux manifestations du PAME. Dans son intervention à Omonia, elle a souligné que : « Les travailleurs qui souffrent doivent prendre une décision. Ils doivent prendre conscience de leur force et avancer dans un esprit de lutte, vers la rupture, jusqu’au bout. Sinon, ils se trouveront piégés, face à un mur ».

Concernant l’attaque d’un syndicaliste du PAME dans la région de Lavrio par des membres du parti fasciste « Aube dorée » : « L’Aube dorée, ce sont les troupes de choc nazies du système. Et, en ce sens, elle est au service de tous ceux qui veulent continuer l’offensive contre notre peuple. Nous dénonçons cette attaque contre un dirigeant syndical du PAME dans la région de Lavrio, une attaque qui n’est bien entendu pas unique et le peuple devra en fait donner à L’Aube dorée une bonne leçon. Il nous faut les isoler de la société, afin qu’ils ne puissent se trouver parmi les travailleurs, sans subir la dénonciation politique des travailleurs et sans se trouver politiquement isolés.

La lutte des paysans grecs : vers l’élargissement des occupations et barrages

Les paysans du barrage de Nikaia (près de la ville de Larisa) ont symboliquement fermé la route nationale qui relie le nord et le sud de la Grèce, accompagnés des milliers de travailleurs qui avaient participé plus tôt aux manifestations de quatre villes de la région (Larisa, Karditsa, Trikala and Volos).

Des forces de polices imposantes ont tenté à Kilerer d’empêcher six véhicules transportant des grévistes qui tentaient de rejoindre le barrage, après d’intenses protestations de la part des grévistes, les policiers ont été contraints de céder.

Les manifestations sur les lieux des barrages, issus de la lutte même des paysans,ont constitué une réponse à l’intransigeance et l’autoritarisme du gouvernement, comme l’a souligné le secrétariat national du PASY.

Il a fait remarquer que les petits et moyens paysans sont plus forts désormais car ils ont comme alliés la classe ouvrière et les couches populaires, et a souligné que la lutte continuera, sous toutes ces formes.

Les paysans qui continuent leur lutte coordonnée pour la survie depuis quatre semaines étendent leurs barrages aux quatre coins du pays, et ont participé aujourd’hui aux manifestations dans un certain nombre de villes grecques.

KKE : un message fort pour le gouvernement

Le KKE a souligné que la participation massive aux manifestations du PAME a été un message fort envoyé à la coalition gouvernementale et à tous ceux qui cherchent à mettre la classe ouvrière à genoux, qui cherchent à enchaîner le peuple par des mensonges, des méthodes autoritaires et l’intimidation.

En outre, il a fait remarquer que la participation des dockers à la grève, qui a défié l’ordre de mobilisation civile, les grandes manifestations unitaires des ouvriers, des petits et moyens agriculteurs et les barrages des paysans ont montré la voie, celle que les travailleurs et les couches populaires doivent suivre, de façon encore plus résolue, pour mettre en échec la répression, pour former une alliance populaire militante contre l’ennemi commun, les monopoles, l’UE.

Le KKE insiste bien qu’aucun répit n’est possible en ce moment. Les mesures anti-populaires brutales, la répression, les manœuvres pour tromper et piéger le peuple s’intensifieront. La bataille deviendra encore plus dure. Pour cette raison, la participation des travailleurs, des chômeurs et des jeunes à la lutte, à l’organisation de la lutte, avant tout sur les lieux de travail, dans les quartiers populaires et les villages, doivent MAINTENANT redoubler d’énergie, de résolution et de conscience de classe.

La classe ouvrière n’a pas valorisé tout son immense pouvoir qui réside dans son organisation de classe, sa conscience politique et idéologique, souligne bien le KKE. La participation massive aux manifestations du PAME montre qu’il existe des forces énormes qui peuvent donner un nouvel élan au mouvement ouvrier rassemblé pour créer un mouvement ouvrier fort, indépendant, sur des positions de classe, en mesure de mettre en échec les plans du gouvernement, de l’UE et du capital, de prendre la tête d’une grande alliance sociale qui mettra un terme à l’exploitation et libérera le peuple du pouvoir et de l’oppression des monopoles.

A noter que, selon Rizospatis, la section des Relations internationales du KKE a reçu une trentaine de messages de soutien de la part de partis communistes, du Mexique à la Syrie, du Brésil à la République tchèque en passant par la Belgique ou encore l’Algérie.

22 février 2013