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Le Parti Communiste de Grèce honore la mémoire de l’Armée Démocratique de Grèce à Florina

jeudi 7 avril 2016, par Alger républicain

Le samedi 14 février, des milliers de personnes ont répondu à l’appel du Parti Communiste de Grèce (KKE) et ont marché du centre de la ville de Florina jusqu’au lieu de l’inauguration d’un monument commémoratif du sacrifice des partisans communistes pendant la guerre civile grecque. Ce monument est une œuvre de l’artiste communiste Memos Makris, il a été construit sur le site où sont enterrés plus de 700 partisans de l’Armée Démocratique de Grèce, la force armée du KKE pendant la guerre civile (1946-1949).

Le 14 février 2016, le Parti Communiste de Grèce honore la mémoire de l’Armée Démocratique de Grèce à Florina / 2

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Après la libération antifasciste en 1945 du pays, menée principalement par les communistes contre le régime fasciste de Metaxas et contre la triple occupation allemande, italienne et bulgare, la bourgeoisie grecque alliée aux monarchistes et aux anciens collaborateurs a trouvé dans la Grande-Bretagne et les Etats-Unis des alliés solides contre la « menace communiste ». Le KKE, ainsi confronté après 1945 à une véritable chasse aux communistes , n’a pas fait le choix de la soumission à un pouvoir d’Etat qui cherchait à tout prix à écraser l’influence et le prestige des partisans et à étouffer toutes revendications sociales. Le KKE a alors fait le choix de l’insurrection. Le peuple armé et organisé par le Parti Communiste, les syndicats, l’Armée Démocratique de Grèce a affronté pendant 3 ans la violence des élites grecques soutenues par les « démocraties occidentales » au nom de la doctrine Truman, antisoviétique et anticommuniste.

Le 14 février 2016, le Parti Communiste de Grèce hono re la mémoire de l’Armée Démocratique de Grèce à Florina

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Malgré la défaite militaire en 1949, l’interdiction du Parti, les exécutions sommaires, les déportations de masse, la lutte des communistes n’a pas été vaine. Comme l’a souligné le Secrétaire Général du KKE le 14 février 2016 lors de l’inauguration du monument de Florina,

« La lutte de la DSE a honoré les luttes précédentes du mouvement du peuple et a été la principale source d’inspiration pour les luttes des générations suivantes. Il continue d’inspirer et d’enseigner. Nous tenons fermement dans nos mains le drapeau qui représente les idéaux les plus grands et les plus humains au service desquels ils sont tombés. Nous le soulevons haut. Afin que nous puissions mettre un terme à l’exploitation de l’homme par l’homme, les guerres, la pauvreté. Pour le socialisme-communisme. Pas de conciliation avec l’ennemi de classe. Les mondes complètement opposées et hostiles qui s’affrontaient à ce moment-là, demeurent hostiles et irréconciliables aujourd’hui.  »

L’expérience du Parti Communiste de Grèce dans la combinaison des formes de lutte contre l’exploitation est sans doute un des éléments les plus déterminants qui permettent au KKE de s’affirmer comme un parti « tout terrain ». Rappelons que contrairement à ce que beaucoup pensent en France, le mouvement ouvrier grec refuse de se laisser saigner en silence ; les communistes grecs sont en première ligne des manifestations et des grèves générales pour organiser la colère contre la mise en place du « Mémorandum de gauche » par les sociaux-démocrates de SYRZA. L’alliance sociale des ouvriers avec les petits paysans, les couches populaires, les jeunes et les femmes démontre actuellement la capacité du KKE d’organiser des centaines de milliers de travailleurs contre la « gauche » et la droite parlementaire et d’entraver les manipulations et récupérations politiques.

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Raphaël Da Silva

31.03.16