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Il y a quatre vingt ans, la Guerre d’Espagne Faut-il ne plus y penser ?
mercredi 27 juillet 2016, par
L’oubli, volontaire ou pas, n’efface pas tout. Il reste parfois des parcelles de vérités historiques bien gravées. Il reste, malgré des silences trop lourds à porter, des traces de l’Histoire ineffaçables.
Grâce à ces traces, de plus en plus rares il est vrai mais encore vives, les jeunes générations pourront encore grappiller quelques éléments d’information de notre histoire souvent placée sous le boisseau.
Qui, dans notre pays, évoque la guerre d’Espagne ? Qui, dans notre pays, sait que des femmes et des hommes, de toutes origines, des Arabo-berbères, des Juifs, des Européens se sont engagés dans les Brigades internationales pour aller combattre militairement le fascisme par solidarité avec le peuple de ce pays voisin qui refusait la dictature.
Qui sait quelles organisations syndicales et politiques ont appelé à la solidarité avec le peuple espagnol ? Peu de personnes !
Un auteur, Georges Gonzalez, dont je ne soupçonnais pas même l’existence vient, non sans talent et avec objectivité nous apprendre des bribes de notre histoire encore inconnues de nombreux Algériens en particulier des jeunes de notre pays.
Certains pourront penser que ces faits sont lointains et peu importants à connaître. Ils oublient que notre histoire s’est bâtie sur une kyrielle de faits apparemment mineurs.
Des Algériens ont rejeté le fascisme naissant en Espagne avec le coup d’Etat de Franco et de la grosse bourgeoisie de ce pays adoratrice du nazisme et du colonialisme. Ils se sont courageusement engagés dans les Brigades internationales pour aider les masses populaires de ce pays dans sa lutte antifranquiste.
Ces brigadistes furent dans notre pays au nombre de 600 selon les informations recueillies par Georges Gonzalez, un des rares chercheurs et écrivains - originaire de BEO - qui a eu la constance et le courage de consacrer ses nombreuses recherches publiées dans un livre sur cet épisode particulier de notre histoire.
Son livre s’intitule : "L’Algérie dans les brigades internationales, 1936-1939 et ses lendemains" aux éditions parisiennes L’Harmattan.
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Ajoutons que selon une autre source, aujourd’hui invérifiable, 3 000 personnes s’embarquèrent depuis les côtes algériennes. Hélas, il y a peu de traces de faits se rapportant à cette guerre qui fut atroce.
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Il ne reste que quelques noms, notamment celui ceux de Rabah Oussidoum, dirigeant du Parti communiste algérien, officier des brigades internationales, mort au cours d’un combat, celui de Guessoum qui revint amputé d’une jambe et d’un bras, celui de Maurice Laban gravement blessé à la mâchoire et que sauva de la mort Georges Raffini en transportant son ami sur ses épaules et de quelques autres. Maurice Laban, tout le monde ne le sait pas, fut tué au cours d’un combat dans les maquis d’El Asnam en juin 1956 et son ami Georges Raffini dans un maquis de l’Est en même temps que le bâtonnier de Batna, Laïd Lamrani, membre du Comité central du PCA, le jeune docteur Counillon de Blida ( peut-être pas en même temps) et sans doute d’autres.
Abdedelhamid Gherab, s’était retrouvé dans la même section armée qu’Henri Maillot, le fournisseur d’armes, Mustapha Sadoun, Maurice Laban, Belkacem de Cherchell et d’autres membres des Combattants de la Libération (organisation armée du PCA).
Ajoutons encore un mot pour signaler que Ramon Via, un des responsables du Parti communiste d’Espagne à également joué un grand rôle durant la deuxième guerre mondiale dans la solidarité avec les militants révolutionnaires algériens. Arrêté sous le régime franquiste il fut torturé et exécuté dans son pays qu’il avait regagné clandestinement.
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Malik Antar
20.07.16