Les Palestiniens ne sont pas des Ukrainiens on peut donc les massacrer à ciel ouvert

vendredi 18 novembre 2022
par  Alger republicain

Le 14 mai 1948, le sionistes proclament la création de l’Etat d’Israël aussitôt après la fin du mandat britannique sur la Palestine. David Ben Gourion et ses acolytes se sont appuyés sur le plan de partage adopté par l’ONU en novembre 1947 sous la pression des Etats impérialistes pour accomplir leur forfait.

Avec l’aide des USA, de la France et de la Grande-Bretagne, ou leur complicité ouverte ou passive, ils franchiront dans les mois qui suivirent les limites des territoires dévolus aux juifs dans ce plan. Ils réussirent à exploiter les faiblesses politiques et organisationnelles des Palestiniens dupés par les fausses promesse d’aide militaire des monarchies féodales arabes de la région. Flairant le danger de l’éveil à la conscience républicaine des peuples, au lendemain du rapport des forces créé par la victoire sur le nazisme, les monarques arabes avaient besoin d’une guerre menée sous la bannière de l’islam en solidarité avec les Palestiniens pour créer la diversion salutaire à la préservation de leurs privilèges de classe.

La guerre des sionistes arrivés d’Europe contre les Palestiniens avait commencé bien avant. Leur violence qui a fini par détruire la cohabitation séculaire des juifs avec les musulmans et les chrétiens, avait pris prétexte de la lutte contre la domination coloniale instaurée en Palestine par l’Empire britannique sous couvert du mandat qu’il s’était octroyé à la fin de la 1re guerre mondiale et de l’effondrement de l’Empire ottoman. Cette violence entre Juifs et Arabes de Palestine va s’accentuer sous les coups des tueurs de la Haganah, organisation terroriste sioniste. Elle s’était constituée avec l’appui des Anglais qui lui ont fourni armes et bagages.

La suite est connue, c’est la création de l’État d’Israël, contre l’avis des Palestiniens et des pays arabes. Les guerres entre pays arabes et sioniste n’ont jamais cessé et elles continuent aujourd’hui encore.

Comment l’Onu a-t-elle pu faire avaler une telle monstruosité ? Virer un peuple ancestral sur la terre de Palestine et le remplacer par des intrus venus d’ailleurs, cela s’appelle colonisation du pays. Comment a-t-elle pu accepter la colonisation de la Palestine et en bafouant elle même, sa propre charte dont voici un extrait significatif : « Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde ». ?

Examinons le contexte et pourquoi la création d’Israël. L’Europe est en ruine et sort de la terrible guerre contre l’Allemagne. Partout on fête l’extraordinaire victoire de l’Armée rouge grâce aux sacrifices de près de 27 millions de morts et plus de 2500 villes détruites. De cette immense victoire sur la barbarie nazie, l’URSS sort auréolée d’un immense prestige dans le monde entier et surtout va bouleverser le rapport de force en faveur de la liberté des peuples opprimés. Les mouvements de libération de la domination coloniale vont s’amplifier un peu partout et les puissances impérialistes commencent à sentir le danger et veulent à tout prix maintenir leur statut de grande puissance. Tous les peuples du Moyen-Orient sont en ébullition et en particulier participent à la montée en puissance du nationalisme arabe. Les peuples du Moyen-Orient en ont assez de l’occupation coloniale, ils veulent se libérer du colonialisme de l’Empire anglais et de la France qui n’est pas en reste dans se domaine. Le peuple syrien en sait quelque chose : un morceau de son territoire amputé par la création arbitraire du Liban. Et la création de l’État d’Israël n’est pas venue comme un simple hasard . Ce fameux plan de partage de la Palestine a été concocté par les puissances impérialistes de l’Angleterre, de la France et des USA et imposé à l’URSS. Par ce stratagème elles comptaient piéger cette dernière pour la pousser à les affronter dans cette région alors qu’elle devait se protéger en priorité sur le front de l’Est européen. C’est sur cet axe que les trois puissances impérialistes voulaient prendre solidement pieds dans leur projet de destruction de l’Etat socialiste multi-nationale, dont l’existence et le prestige étaient intolérables pour la suprématie mondiale des monopoles capitalistes.

Les sionistes, il ne faut surtout pas l’oublier, avaient l’appui de la diaspora juive fortunée d’Europe, des gros propriétaires fonciers et de multinationales juives de la RUHR qui avaient mis leur usines au service de Hitler et qui ont amassé des fortunes colossales. Comme quoi, dans la religion juive aussi les problèmes de classes antagonistes existent bel et bien, le petit juif qui travaille pour nourrir sa famille n’a pas les mêmes intérêts que les gros trusts juifs qui font partie des grandes bourgeoisies européennes. Tous ces grands bourgeois, qu’ils soient juifs où autres, n’y changent rien. Les religions sont bien des armes politiques entres les mains des riches. Et la religion juive n’échappe pas à ce phénomène. Être juif n’est pas une nationalité.

Ainsi les puissances impérialistes vont manigancer un plan diabolique pour implanter une force capable de contenir les forces des peuples arabes en plein éveil.

Le choix s’est fait sur la Palestine. Le prétexte archi rabâché : « rendre justice aux juifs massacrés par les hordes nazies d’Hitler, plus de 6 millions ». Ils vont s’appuyer sur des affirmations bibliques complètement farfelues qui affirment la présence d’un empire juif en Palestine il y a très longtemps. Et c’est un certain « Moïse qui les mena à travers le désert du Sinaï jusqu’à la terre promise, la Palestine ».
La création de l’État d’Israël n’a pas été fortuite pour les puissances impérialistes, c’est leur cheval de Troie pour étendre leur mainmise sur le Moyen-Orient. Israël va devenir le fer de lance des puissances impérialistes.

C’est une opération de grande envergure d’occupation coloniale et ce n’est pas pour défendre les juifs mais une extension coloniale mercantile de haut niveau. Pour s’implanter dans une région en butte à l’hostilité légitime des pays arabes et à la résistance palestinienne, Israël va recevoir de Washington, de Paris, de Londres, d’Italie et de Berlin des moyens extraordinaires de financement, des moyens économiques très importants et surtout une assistance militaire de haut niveau.

L’armée israélienne devient grâce à eux la plus puissante du Moyen-Orient et sera même dotée de l’arme nucléaire. L’armée israélienne va jouer le rôle qui lui a été assigné par les puissances impérialistes : devenir le gendarme du Moyen-Orient. Les dirigeants des puissances impérialistes s’appuient sur la diaspora juive aussi richissime que rétrograde, possédant des fortunes colossales et contrôlant une masse énorme de fanatiques religieux de la pire espèce, et bien sûr d’autres forces de la grande bourgeoisie sanguinaire européenne.

Car les maîtres d’œuvre de la création de cette entité macabre contre le peuple palestinien ce sont bien les grandes bourgeoisies du monde capitaliste. Les Palestiniens qui endurent des souffrances indicibles ont raison de comparer la barbarie pratiquée contre eux par les dirigeant actuels d’Israël à celle des nazis.

Le 14 mai 1948, cette date est donc la naissance de l’État sioniste d’Israël, et le début de l’enfer pour les Palestiniens, la Nekba, ou grande catastrophe.

Les groupes terroristes ultra et sionistes vont s’en prendre violemment aux Palestiniens avec la complicité des puissances impérialistes et de l’ONU, dans le Conseil de Sécurité de laquelle elles sont majoritaires et qu’elles soumettent à leur volonté.
Ces fanatiques du sionisme de tous bords vont recevoir un armement démesuré pour écraser la résistance des Palestiniens. C’est le début de leur massacre à grande échelle, un massacre qui n’a jamais cessé et perdure encore aujourd’hui.
Depuis plus de 70 ans, le peuple palestinien est banni de sa propre terre natale et vit sous occupation coloniale. Le sionisme, un mouvement fasciste dans le vrai sens du terme a pris possession de la terre de Palestine par une violence inouïe. Des groupes paramilitaires, des escadrons de la mort, vont agir dans l’impunité totale. Des milliers de Palestiniens vont être expulsés de leurs logements sans retenue, contraints d’abandonner tous leurs biens, argent, or, bijoux, meubles de valeur qui sont, cela va de soi, récupérés par ces bandes de tueurs sionistes. Plus d’un million de Palestiniens prennent les routes de l’exode sans rien et se retrouvent dans des camps de fortune dans des conditions d’hygiène épouvantables et souvent sans nourriture. Femmes, enfants, vieillards subissent ce sort. Les sionistes détruisent plus de 600 villages et laissent sur le terrain des centaines de cadavres. C’est un véritable génocide contre le peuple palestinien occulté par la médiocratie occidentale.

La grande masse des Palestiniens expulsés se réfugie dans les pays arabes voisins, surtout au Liban. C’est dans ce pays que la direction de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) s’installera et s’organisera pour poursuivre la lutte contre l’occupation de la Palestine.

Israël ne l’entend pas de cette oreille. Elle envoie son armée au Liban pour en finir avec la résistance palestinienne. Elle l’envahit et lance ses troupes contre les Palestiniens dans une opération cyniquement baptisée « Paix en Galilée ». L’armée israélienne va encercler le camp de Sabra et Chatila avec la complicité des milices chrétiennes phalangistes libanaises du pro-israélien Bachir Gemayel. Ce sont bien ces milices qui envahissent les camps de Sabra et Chatila à Beyrouth et participent à cette orgie meurtrière insoutenable sous la bienveillance et la complicité de l’armée israélienne qui laisse faire cette tuerie abominable sans trop se salir directement les mains.
La ploutocratie occidentale est parfaitement au courant de cette ignoble opération contre les Palestiniens, mais elle fait semblant de regarder ailleurs. Sans état d’âme. Les « Droits de l’Homme », le refus des « crimes de guerre » ? C’est bon à défendre avec l’indignation hypocrite qui lui est propre seulement quand les peuples prennent les armes contre ses intérêts et ses sources de profits. Alors là, on inventera s’il le faut des « crimes de guerre » imaginaires pour écraser les impudents insurgés contre la loi du Capital.

Le bilan sera très lourd, plus de 3900 morts. Ni les femmes, ni les enfants et les vieillards n’ont été épargnés. Des milliers d’hommes seront fusillés. Quant aux pays arabes, après la défaite cuisante de leur armée en juin 1967 pendant la guerre des 6 jours avec Israël, leurs dirigeants embourgeoisés qui aimeraient secrètement s’entendre avec les impérialo-sionistes invoquent cette faiblesse pour ne pas intervenir. Ils baissent toute honte bue leur étendard face à l’agression sioniste.

Certains pactiseront et établiront des relations diplomatiques avec ce pays. C’est le cas de l’Égypte et de la Cisjordanie en signant un traité de paix. L’Arabie Saoudite et les Emirats arabes suivront plus tard le mouvement au détriment, bien sûr, de la résistance palestinienne. Seule la Syrie ne suit pas et continuera à soutenir la résistance palestinienne. D’ailleurs la direction palestinienne s’installera dans ce pays.

Au terme de ces guerres et agressions, Israël a fini par s’étendre sur plus de 78% de la Palestine historique, foulant aux pieds la carte pourtant établie en 1948 sous couvert de l’accord et des résolutions de l’ONU par ses alliés et maîtres compréhensifs. Elle occupe en outre le Golan syrien et le Sinaï égyptien (qu’elle restituera à l’Égypte en 1982, dans les cadre d’une entente commune pour étouffer la résistance palestinienne), la Cisjordanie, Jérusalem-est et la bande de Ghaza, dont elle s’est retirée tactiquement en 2005.

Quant à la création de l’État palestinien à l’intérieur des limites territoriales qui lui étaient réservées dans le plan de partage de 1947, les Etats impérialistes qui l’avaient eux-mêmes concocté, n’en veulent plus. Ils l’ont jeté aux oubliettes. Ce plan n’arrange plus depuis longtemps ni leurs intérêts ni évidemment ceux du monstre à qui ils ont donné naissance, lequel se prévaut d’un droit découlant du fait accompli. Il leur faut entretenir un climat de guerre permanent dans la région, de façon à justifier leurs agressions et leurs interventions pour mettre au pas les peuples qui s’aviseraient de toucher à leurs intérêts économiques géo-stratégiques. Le tout sous le prétexte fallacieux de défendre les juifs contre les velléités « anti-sémites des peuples hostiles entourant et menaçant l’Etat sioniste d’Israël. »

Aujourd’hui encore, la poursuite de l’occupation coloniale par l’État sioniste se poursuit dans les mêmes conditions de répression et de massacre avec la complaisance éhontée et la complicité des dirigeants des puissances impérialistes et le silence insoutenable des dirigeants des pays arabes. L’armée sioniste s’en donne à cœur joie. Elle expulse manu militari les Palestiniens, installe à leur place des fanatiques religieux. Les manifestations sont réprimées férocement par balles réelles laissant sur le terrain des centaines de cadavres. Des arrestations par centaines, y compris des enfants jetés sans jugement dans les geôles sionistes. L’aviation israélienne bombarde les zone habitées, détruisant les maisons, les hôpitaux, les écoles, tuant femmes, enfants, vieillards par milliers. La bande de Ghaza est fréquemment dévastée. Les derniers en date ont fait 287 morts, dont 69 enfants, 40 femmes et 17 personnes âgées, et 8 900 blessés, dont 90 cas classés « très graves ».

Ce genre d’information est courant, chaque jour c’est un ou deux Palestiniens tués par l’armée israélienne. « En riposte à une attaque palestinienne », répètent en chœur les médias des pays impérialistes. On ne dira jamais « qu’un Palestinien a attaqué une patrouille israélienne en riposte à l’occupation de son pays et aux exactions de l’occupant ». Les phrases sempiternelles « en riposte à une attaque palestinienne » sont répétées à l’infini pour enfoncer dans la tête des citoyens des pays occidentaux, abêtis par les médias, l’assertion que c’est le colonisateur qui use du « droit à la légitime défense » contre le colonisé, spolié, expulsé de sa maison, de son pays, raflé, enfermé dans une prison sans jugement, réduit à la misère, etc.

La bande de Ghaza est sous embargo et on interdit l’importation de ciment. Israël impose l’apartheid au peuple palestinien.
Israël peut continuer sa politique génocidaire contre le peuple palestinien au grand jour dans l’impunité totale et dans un silence insoutenable de la médiocratie occidentale qui verse, par contre, des fleuves de larmes de crocodile sur « le malheureux peuple ukrainien pris dans les griffes de l’envahisseur russe ».

Il faut rappeler que plus de 25 résolutions votées à l’ONU contre les massacres de Palestiniens sont restées dans les tiroirs des oligarques occidentaux. La complicité de L’ONU est évidente.

L’Europe des « valeurs humanistes universelles » ne fait même pas semblant d’engager un débat sur l’obligation morale d’adopter des sanctions économiques contre un Etat tel que celui d’Israël qui pousse son arrogance, fort du soutien de ses maîtres, jusqu’à afficher son mépris le plus total pour les résolutions de l’ONU condamnant l’occupation de la Palestine.

Ukraine et Palestine, deux poids, deux mesures ? Non, un poids, une mesure. Le soutien aux premiers, la complicité des mêmes avec les bourreaux des seconds n’ont rien à voir ni avec un clivage religieux entre musulmans et judéo-chrétiens, ni avec une prétendue « complexité » de la question palestinienne. L’étalon des poids et mesures qui dicte la position des pays impérialistes sur les conflits dans le monde, auxquels ils sont d’ailleurs toujours partie liée, cet étalon ce sont les intérêts économiques de la bourgeoisie monopoliste. Son application varie toujours en fonction de sa stratégie de partage et de repartage du monde pour s’adjuger les surprofits les plus inimaginables. Dans ce but, leurs mains ne doivent jamais trembler devant le besoin de commettre « pour l’exemple » les plus effroyables et abominables des crimes sans le moyen desquels leur domination tomberait du jour au lendemain.

Mais on ne peut pas supprimer un peuple quel qu’il soit. Le peuple a toujours le dernier mot.

LA PALESTINE VAINCRA

VIVE LA PALESTINE LIBRE

A. K.