Prix Nobel « accordé » au "Quartette de la Tunisie : récompenser le statu-quo économique et social

mardi 13 octobre 2015
par  Alger republicain

Les médias occidentaux, mais pas seulement eux, se félicitent du prix Nobel accordé au « quartette », appelé aussi « Dialogue national », composé de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme , de l’Ordre des avocats, de l’UGTT, syndicat qui joua un rôle historique en Tunisie durant le « protectorat » et dont le secrétaire général fut assassiné par les réactionnaires de la colonisation, du syndicat patronal UTICA. Qu’elle est la signification de ce choix ?

Le quartette a été constitué à l’été 2013, « à un moment où le processus de démocratisation était en danger en raison d’assassinats politiques et de vastes troubles sociaux », a souligné le comité d’attribution de ce prix. Cette attribution du Nobel ne dérange en rien, bien au contraire, le capitalisme tunisien et l’impérialisme qui ne cesse d’étendre ses tentacules à travers le monde y compris militairement et avec la plus grande violence.

Tout cela serait bien si le peuple tunisien et en particulier les travailleuses et les travailleurs tunisiens partageaient ce prétendu sentiment d’orgueil national. Ce sentiment difficile à ressentir lorsque l’on vit dans la pauvreté et la misère, ce qui est leur cas aujourd’hui. La crise du capitalisme frappe ce pays frère dont le pouvoir à l’époque de Ben Ali avait tout misé sur le tourisme et les investissements des multinationales. Dans sa déclaration, à cette occasion, l’UGTT, longtemps sœur jumelle de l’UGTA, n’a pas daigné évoquer le sort peu enviable des masses laborieuses tentant de le faire passer inaperçu aux yeux du monde. Mais la réalité est présente et têtue. Rien n’a fondamentalement changé pour les travailleurs en Tunisie depuis la chute de Ben Ali dont de nombreux complices sont encore dans les rouages de l’Etat.

Il faut aussi se méfier de ce prix institué par le richissime Nobel qui fut l’inventeur de la dynamite et d’un célèbre fusil qui porta longtemps son nom et qui aujourd’hui est considéré comme un grand pacifiste.

Souvenons-nous également de ce prix accordé simultanément à Nelson Mandela et à Frederik de Klerk qui prolongea autant qu’il le put la politique fasciste d’apartheid. C’était alors une façon d’innocenter et d’absoudre le capitalisme sud-africain toujours actif dans ce pays dont le racisme a pris aujourd’hui une autre forme.

Les exemples ne manquent pas de ces attributions démagogiques et trompeuses.

Les travailleurs de ce pays et les nôtres le savent bien !

Malik Antar