Tapage médiatique sur le climat, doit-on en rire ou pleurer ?

samedi 3 décembre 2022
par  Alger republicain

Depuis plus de tente ans, la question sur la grave détérioration du climat hante l’humanité tout entière. C’est un véritable tintamarre médiatique sur le réchauffement climatique. toutes Télés, les journaux, etc, s’y adonnent sans interruption.

Un bla-bla-bla à satiété de toute une faune de responsables politiques et de chefs d’État qui alerte sur les grands dangers pour toute la planète et même sur la survie de l’humanité, le temps d’une réunion spectacle.

De nombreuses manifestations ont lieu dans pratiquement tous les pays. Et la dernière conférence en date, CO27 qui s’est ouverte le 6 novembre à Charm- El-Cheikh en Égypte, sous l’égide de l’ONU en présence de 200 États mais aussi d’entreprises, d’ONG, de scientifiques et de journalistes. On pourrait croire, qu’avec la présence de tout ce gratin, la question allait être tranchée et des solutions allaient être trouvés pour enrayer la catastrophe annoncée. Il n’en est rien de rien. Beaucoup de gens pointent du doigt le manque de résultats. Les slogans clamés dans toutes les manifestations ne sont pas vraiment de nature à changer le système. La militante suédoise Gréta Thunberg qui a qualifié les conférences des Nations Unies pour le climat de machine à « greenwashing », n’y changera rien. Le mal est dans le système capitaliste lui-même

Dans toutes ces conférences, il y a très certainement des responsables et de grands scientifiques qui posent les vraies questions et qui proposent des solutions. Mais on ne dit pas tout. Par exemple pourquoi ne parler que du réchauffement climatique et ne pas parler d’autres phénomènes aussi dramatiques et dangereux pour la planète.

Le CO27 a commence très mal. Comment a-t-on pu choisir l’Égypte pour organiser ce genre de conférence ? C’est une véritable provocation. L’Égypte est gouvernée par une dictature militaire.

Tout a commencé lors d’importantes manifestations populaires sur la place Tahrir contre la dictature de Hosni Moubarak. Mais ce n’est pas tout. Les travailleurs sont nombreux, des grèves éclatent de partout contre la dépréciation des salaires et les congédiements, par des manifestations contre les hausses des prix, l’érosion du pouvoir d’achat, la dégradation des conditions de vie, par des occupations contre la décrépitude des services publics, le chômage, la faim et la pénurie de logements. Puis, peu à peu, la lutte s’est répandue sur le front politique par la remise en cause du pouvoir bourgeois et compradore sur l’appareil d’État aliéné aux puissances impérialistes, surtout les ingérences flagrantes des USA.

Ces manifestations ont pris des proportions extraordinaires, plus d’un million de personnes occupent la place Tahrir pendant plus d’une semaine. Le pouvoir est ébranlé, le président Moubarak démissionne. De nouvelles élections présidentielles sont organisées. Les intégristes et surtout les Frère Musulmans vont prendre le dessus sur les groupes politiques et faire élire leur chef Mohamed Morsi. Ils parviennent ainsi à confisquer les fruits du mouvement populaire, se présentant comme l’alternative attendue par le peuple en exploitant la foi religieuse de la population. Ils inquiètent non seulement les secteurs progressistes de la population mais aussi des franges anti-intégristes de la bourgeoisie de même et surtout les milieux d’affaires liés aux catégories supérieures de l’armée, menacées de perdre leurs sources de prébendes et de pillage si le pouvoir échappe à leurs mains.

L’impérialisme américain a deux fers au feu. Il soutient aussi bien ces dernières catégories que les frères musulmans. Mais il sera mis devant le fait accompli de l’intervention de l’armée. Après quelques échauffourées, l’occupation de la place Tahrir est évacuée violemment laissant sur le terrain des centaines de morts. L’État-Major des armées arrête le nouveau président et s’empare du pouvoir suprême. Il transfert le commandement au maréchal El-Sissi inféodé aux USA. La suite on la connaît. Il gouverne d’une main de fer son peuple. Il s’attaque aussi bien aux islamistes qu’aux organisations et militants de gauche. L’économie du pays, qui était déjà au bord du gouffre, est exsangue. Près de 80% de la population est dans un état endémique de pauvreté. Le maréchal El-Sissi à besoin de redorer son blason, la colère du peuple gronde, il n’a plus la côte. Seuls les USA sont à son chevet pour conforter son pouvoir. Sans commentaire.

Si la planète est dans cet état, c’est bien l’activité humaine qui l’a provoqué. Donc il y a bien des responsables de ce désastre. On tourne autour du pot. Les grands pollueurs sont connus, ce sont ces grandes multinationales capitalistes des pays riches les plus industrialisés qui font partie d’un système économique prédateur connu : le capitalisme. « Cachez moi ce sein que je ne saurais voir », les mots sont bien choisis.

Mettre le réchauffement climatique au centre de la discussion sans parler du reste, c’est couvrir d’un voile blanc une fosse à purin. Cela n’a pas pour autant empêché tous les médias, toute cette faune d’hypocrites qui défend ce système, de reprendre ce slogan en chœur pour noyer le poisson.

Il faut revenir à l’évidence, depuis la disparition de l’URSS, toutes les conférences de ce genre sont organisées par les dirigeants du système capitaliste qui régente toute la planète. Le capitalisme c’est la course au profit pour ses monopoles, l’anarchie de la production, les inégalités généralisées, les guerres, le gaspillage éhonté des énergies et matériaux jetés à la mer. Et surtout la course aux armements. Plus 7000 de milliards de dollars partent en fumée chaque année. Les usines d’armement ne sont jamais au chômage, elles tournent à plein rendement, les actionnaires s’en mettent plein les poches. La course aux armement est très certainement beaucoup plus dangereuse pour la planète que les dangers climatiques. En dehors des communistes et de quelques pacifistes ignorés par les médias, personne n’en parle. Il est temps que tous ceux qui manifestent pour le climat regardent enfin une réalité incontournable, c’est bien le système économique capitaliste qui empêche toute solution à mettre en œuvre pour freiner le réchauffement climatique et le reste.

Ce sont bien les dirigeants de ce système qui ont lancé la course aux armements. Les patrons des usines d’armement n’en ont cure. Le climat n’est pas leur préoccupation première, ils sont plus intéressés par les guerres qui leur rapporte gros et ce n’est pas les larmes de crocodile qu’ils déversent sur le climat devant leur opinion publique qui prouve le contraire.

Aujourd’hui tous les dirigeants des puissances impérialistes, responsables du chaos mondial et des guerres, tous ces dirigeants dont les mains sont pleines du sang des peuples qu’ils ont massacrés, se pavanent devant les écrans de télé et vont assister au G20. C’est quoi, c’est qui ce G20, en principe 20 pays ? Mais qui sont-ils et qui les représente ? Ce sont bien les dirigeants des pays capitalistes les plus industrialisés, et surtout les super riches qui détiennent 80% du PIB mondial. Une véritable meute de loups affamés de dollars, Amérique, Angleterre, Allemagne, France, Italie, Canada, Japon, Australie, Espagne, etc. Les autres ne sont simplement que des supplétifs pour donner un caractère démocratique à cette réunion. Ce sont les pays du BRICS, Brésil. Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, plus l’Arabie Saoudite, l’Argentine, la Corée du Sud, l’Indonésie, le Mexique, la Turquie etc. et sans oublier, bien sûr , les bras armés du système impérialiste. De véritables rapaces, le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale, l’Organisation Mondiale du Commerce ainsi que d’autres instruments de domination et de manipulation. Et pour couvrir le tout, Biden l’Américain, Lavrov le Russe, Macron le Français, le Chinois Xi Jinping, secrétaire du parti communiste chinois, (que fait-il dans cette galère ?) vont intervenir pour donner leur point de vue et imposer le là sur les orientations de la conférence. C’est-à-dire le black-out sur les vrais responsables de cette situation dangereuse pour la planète.

Tout ce gratin, pour quoi ? Des personnalités de premier plan qui se regardent le couteau entre les dents et en chiens de faïence. Qui sont même prêtes à s’entre-tuer pour avoir le plus gros morceau du gâteau. Elles se sont réunies au G20, non pas pour améliorer les relations internationales, pour examiner, par exemple, les problèmes de la faim dans le monde où 2 à 3 milliards de personnes en souffrent et où toutes les 5 secondes un enfant en meurt. Pour se pencher sur d’autres problèmes aussi important pour améliorer la vie sur terre. Non ce ne sont pas leurs préoccupations. C’est pour préserver d’abord leur intérêts égoïste qu’elles étaient là.
C’est, surtout, pour la redistribution des zones d’influence dans le monde. Toutes ces grandes puissances impérialistes, USA, France, Allemagne, Angleterre et certains pays des Brics veulent tout le gâteau. Ce ne sont pas les déclarations tonitruantes de ces margoulins de la pire espèce, de ces semeurs de morts, déclarations diffusées à outrance sur les télés et journaux pour leur opinion publique, qui changeront leur comportement monstrueux.

Mais on peut constater sans se tromper que ceux qui provoquent toutes ces manigances, la destruction de l’environnement et en particulier le réchauffement climatique, les guerres meurtrières, le chaos dans le monde et la manipulation de l’espèce humaine, sont toujours les mêmes en système capitaliste.

C’est une petite minorité qui possède tous les leviers de commande des sociétés en général et surtout la richesse qu’ils ont accumulés par le vol, la rapine et l’exploitation éhontée des travailleurs. On les appelle les oligarques de l’apocalypse.

Ils sont responsables de toutes les guerres ; 1re et 2e guerre mondiale, au moins 80 millions de morts. On a fêté en grande pompe la fin de la 2e guerre mondiale, mais hélas ! cela a continué. Le jour même, en Algérie, à Sétif, 45000 Algériens sont tués. Puis ce fut 100000 morts à Madagascar, 200000 Maumau au Kenya. Guerres de Corée, du Viêtnam, d’Algérie.

Plus récemment, les interventions meurtrières et destructrices en Yougoslavie, en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Syrie, au Mali, en Côte d’Ivoire, en Centrafrique, etc. Pratiquant la terreur à grande échelle et laissant sur le terrain des millions de morts et le chaos partout dans le monde. Des millions de personnes, fuyant avec femmes et enfants ces sales guerres vers cette Europe impérialiste, croyant y trouver une autre vie.
Ils trouvent le miroir aux alouettes. Ils sont reçus avec un cynisme inégalé. Ils y sont accueillis à coups de bombe lacrymogènes.

Ce texte s’adresse principalement aux manifestants pour le climat et aux responsables honnêtes qui veulent vraiment changer la donne et qui luttent sans relâche pour la préservation de la planète. A tous les hommes qui souffrent cette situation.

Sous le système capitaliste rien ne changera, il faut en être convaincu. Rien ne changera parce pour ne citer que l’Union européenne, une loi a été imposée, malgré son rejet dans divers pays, en France en particulier lors du référendum de 2005. Cette loi est la fameuse « la concurrence libre et non faussée ».

C’est la constitutionnalisation de la course au profit maximum et de l’anarchie qui découle de course. Chacun fait ce qu’il veut et produit ce qu’il veut, la seule fonction de l’Etat étant de satisfaire les appétits des oligarchies.

Le capitalisme c’est la guerre et la course au profit des monopoles. Les classes dominantes et dirigeantes du monde capitaliste-impérialiste ne peuvent entretenir que des relations conflictuelles économiques. Et ces conflits pour le contrôle des marchés se transforment en guerres répétées avec de plus en plus de morts et de destructions à mesure que les moyens produits par le développement de l’humanité atteignent des proportions gigantesques.
Comme l’a dit Fidel Castro, « le socialisme ou la mort »

Liès Sahoura