Tel Aviv : Manifestation contre la guerre et le racisme

samedi 12 juillet 2014

TEL AVIV – Des milliers de personnes se sont rassemblées sur la place qui fait face au Théâtre Habima, jeudi soir, pour protester contre la « vague de haine » après une semaine difficile en Israël. La manifestation, organisée par La Paix Maintenant, a eu lieu sous la bannière « Manifestation de bon sens – Non à la vengeance, non à l’escalade ».

« Les enfants de Talmon et de Sderot, d’Hébron et de Gaza n’oublieront pas cette semaine », a déclaré Yariv Oppenheimer qui dirige le mouvement La Paix Maintenant à la foule. « Les enfants sont toujours les premiers à souffrir ».

En opposition à la manifestation de dimanche, dans laquelle il n’y avait pas de déclarations politiques, le rassemblement de gauche de jeudi était un cri de colère contre la coalition ; même le député Amram Mitzna, un membre de la coalition faisant partie de la formation Hatnua, s’est fait huer pour sortir de la scène.

« Quand allons-nous dire Assez ! a demandé le depute Dov Khenin (Hadash). Après quelle attaque terroriste ? Après quel assassinat ? Après quels bombardements ? Après quelle attaque à la roquette ? Après quelle opération militaire dirons-nous Assez ! Nous voyons une obscurité descendre sur nous dans toutes les directions. Mais quand allons-nous apprendre qu’au lieu de maudire l’obscurité, nous devrions simplement allumer une bougie ? »

La foule a hué chaque mention de Netanyahu et de Naftali Bennett. Les députés du Meretz, Nitzan Horowitz et Issawi Freij, se sont également adressés à la foule.

En plus de cette flopée d’organisations d’activistes de gauche, debout à l’arrière se trouvait un petit groupe de personnes tenant une bannière indiquant « De la souffrance et le deuil naît une prière pour la paix », les membres du Cercle des Parents – « Les familles endeuillées pour la réconciliation et la paix ».
« Nous faisons partie d’un club, et nous avons payé une cotisation très chère pour rentrer », explique Rami Elhanan, un militant du Cercle des Parents, qui comprend deux familles israéliennes et palestiniennes qui ont perdu des proches dans le conflit. Sa fille Smadar a été tuée dans un attentat-suicide en 1997.

« Nous n’allons pas les laisser utiliser notre douleur pour agrandir ce club », a-t-il clamé. Elhanan a présenté les autres dizaines de militants – celui-ci a perdu une mère, un frère, celui-là un fils…

« Chacun des gens d’ici a sur le dos un poids très lourd », confie-t-il. « Nous avons payé ce prix et nous savons combien il est important de ne pas avoir d’autres personnes qui se joignent. Qui sait comment nous [les familles qui ont perdu des fils cette semaine] nous sentons ? Je pleure avec eux. Ma fille a été tuée il y a 16 ans, et pas une seconde ne passe sans que je ne pense à elle ».

« Il est terrifiant de penser à ce qui s’est passé dans le cycle de la violence », déclare Robi Danelin, le porte-parole du Cercle des Parents, dont le fils David a été tué en 2002. « Nous devons arrêter cette terrible rhétorique. Il y a tant de haine et tant de peur. La plupart de ces réponses sont juste de la peur », pense Danelin. « Mais nous ne pouvons pas partager cette terre en partageant des tombes ».

Publié le 04/07/2014

par Times Of Israel